Portrait

Ancienne avocate devenue vice-présidente de Paris La Défense Arena, Bathilde Lorenzetti entend s’imposer là où elle passe.

Bathilde Lorenzetti ne risque pas d’oublier le 19 octobre 2017. Pour son « baptême du feu », les Rolling Stones jouaient ce jour-là à Paris La Défense Arena (« U Arena » à l’époque), salle dédiée aux concerts et aux événements sportifs, dont elle est la vice-présidente. « C’était dur, se remémore-t-elle. Je m’occupais alors du droit et de la programmation. Parce qu’il y avait un 66 Minutes sur l’ouverture de la salle, les télés me suivaient partout. On avait une grosse pression… ».

De quoi épuiser - ponctuellement - cette dirigeante au profil atypique, venue de l’univers du droit. Mais aussi raviver le choix de carrière de cette « fan de musique depuis toujours », par ailleurs amoureuse des chevaux - elle en possède plusieurs - et cavalière assidue.

Le spectacle, elle n’est pas tombée dedans quand elle était petite. Pendant plus de dix ans, elle embrasse d’abord la profession d’avocate. Droit public des affaires, avec un prisme sur le financement des infrastructures publiques comme les stades, droit du sport et même de l'immobilier… Une expérience à plusieurs casquettes (avocat conseil et plaidant) qu’elle met à profit en rédigeant elle-même, au début, les premiers contrats de l’Arena, comme sur la location de salle ou de loges.

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Mais, tandis qu’elle avait déjà développé sa clientèle personnelle, l’envie d’être patronne et de rejoindre l’entreprise familiale finit par s’imposer. Le projet de Paris La Défense Arena est celui de son père, l’homme d’affaires Jacky Lorenzetti, fondateur de Foncia, également propriétaire du Racing 92, club de rugby en résidence à l’Arena, et de vignobles bordelais. Celle qui est aujourd’hui membre du directoire du family office Ovalto, avec sa « force de caractère », dit avoir « bataillé pour [s']imposer ». Au démarrage, avec Philippe Ventadour, alors directeur général, elle a vu la salle sortir de terre - au sens littéral -, puis accueilli les productions pour les convaincre de programmer leurs artistes dans le lieu, et coconstruit la programmation. « J'ai eu recours à d’autres cordes à mon arc, fait du forcing dans tous les domaines pour m’imposer non comme actionnaire mais comme dirigeante, relate-t-elle. Aujourd’hui, je suis un couteau suisse ».

Avec son « côté curieux et besogneux d’avocate », son côté « cartésien » et sa « rigueur intellectuelle, son recul, son esprit de synthèse », elle a notamment dû gérer la crise du covid, alors que la salle, frappée dans sa troisième année d’existence, a perdu environ 25 millions d’euros. Aujourd’hui, l’enceinte (jusqu’à 40 000 places selon configuration) accueille une soixantaine d’événements par an. Après Mylène Farmer et Elton John, Bruce Springsteen ou Céline Dion s’y produiront l’an prochain. « J’adore trois moments, quand le spectacle commence à se monter, les répétitions, et la nostalgie à la fin du concert. Ça a un côté magique de créer un spectacle pour les gens », confie-t-elle.

Parcours

1977. Naissance à Paris.
2009. Devient avocate-collaboratrice au sein du cabinet CPC & Associés.
2011. Passe associée au sein du cabinet Awen Avocats.
2015. Rejoint la société familiale, Ovalto.
2017. Accompagne l’ouverture de Paris La Défense Arena.
Juin 2022. Devient vice-présidente du conseil de surveillance du Racing 92.

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