Transition écologique

La ville a entériné un plan drastique de réduction d'énergie, qui aura forcément un impact notoire sur la vie des habitants. Un exemple à suivre ? 

Baisse de l'éclairage extérieur, réduction de l'ouverture des bâtiments publics, chasse au gaspillage de chauffage: face à une facture énergétique en passe de quintupler, la ville et l'Eurométropole de Strasbourg ont annoncé mercredi un plan de sobriété.

« Il va falloir faire des choix qui sont parfois difficiles, mais qui sont indispensables », a prévenu au cours d'une conférence de presse Jeanne Barseghian, la maire EELV de la capitale alsacienne. Celle-ci souhaite « maintenir la continuité du service public, notamment pour les plus vulnérables ». Pia Imbs, la présidente de l'Eurométropole, en charge de la commande de gaz pour Strasbourg et 32 communes alentours, avait annoncé en préambule que le dernier appel d'offre attribué en août avait vu une augmentation de 500% du prix de cette énergie, « du jamais vu ». La collectivité tablait début juillet sur une hausse de 200%.

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Pour Strasbourg, la facture passerait ainsi de 12 à 60 millions d'euros par an. « Ce sont 50 millions d'euros que nous devons trouver », a souligné Mme Barseghian, qui veut réduire de 10% la consommation énergétique de la ville et encourager la production locale de renouvelable. La collectivité songe aussi à adapter les horaires d'ouverture des piscines, de la patinoire ou des médiathèques. Autre piste de réflexion: un report de la saison de chauffe des bâtiments publics, voire une absence de chauffage dans certaines équipements peu utilisés, à l'instar de l'ancien hôtel de ville, exception faite de la salle des mariages.

« On va garder le cap du projet fixé, avec comme priorité l'urgence climatique en continuant d'investir massivement dans la transition écologique, que ce soit dans la végétalisation, les transports ou la rénovation thermique », a toutefois affirmé Jeanne Barseghian, élue en 2020, selon qui une hausse de la fiscalité est exclue à ce stade. S'il « n'est pas question d'annuler ou de supprimer le marché de Noël », l'un des plus anciens et plus fréquentés d'Europe, la mairie le souhaite « plus sobre et plus responsable dès cette année », en travaillant notamment sur l'articulation entre illuminations et éclairage.

«Cramé la caisse»

Au niveau national, « on ne parle plus d'Amish ou de lampe à huile, les constats sont enfin partagés », a également fait remarquer l'écologiste, alors que la Première ministre a enjoint lundi les entreprises à la modération énergétique. « Ralentir le rythme des dépenses est indispensable », a affirmé Syamak Agha Babaei, premier adjoint, en charge des finances selon qui, sans aide de l'Etat, « un choc des finances publiques locales est en train de se profiler ».

« Les mesures annoncées donnent l'impression d'une fatalité par le refus de la croissance, de l'attractivité économique, de l'innovation pour compenser et contrer ces difficultés », a pour sa part fustigé dans un communiqué le conseiller municipal d'opposition Pierre Jakubowicz (Horizons), selon qui « la municipalité d'extrême gauche a cramé la caisse sans compter ».

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