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Le gouvernement a annoncé qu'il allait dissiper le flou sur les dark stores, ces locaux dédiés à la préparation de livraisons, avec un arrêté pris dans les prochains jours.

Le gouvernement français va prendre un arrêté dans les prochains jours pour mettre fin au « flou » sur les « dark stores », ces locaux dédiés à la préparation de livraisons, en confortant le pouvoir de régulation des maires. Avec ce futur arrêté, « il n'y a plus de sauf » et « les dark stores sont considérés en termes de sous-destination comme des entrepôts, qu'il y ait ou pas un point de retrait », a indiqué le 6 septembre la ministre déléguée au commerce Olivia Grégoire, à l'issue d'une réunion de consultation avec des élus locaux à Paris.

Mi-août, la mairie de Paris, principale ville concernée, avait dénoncé un projet d'arrêté ministériel qui aurait permis à ces lieux où sont stockés des produits courants qui peuvent être commandés sur internet et livrés en 10 minutes, d'être considérés comme des lieux de commerce ou de restauration, pour peu qu'ils disposent d'un point de collecte pour le public.

Mais avec le nouveau texte, « il n'y aura plus de flou », a promis Olivier Klein, ministre délégué à la Ville et au Logement. Les entreprises qui n'auront pas effectué les changements de destination seront en infraction et devront « très probablement » fermer au terme de la procédure judiciaire, a-t-il ajouté. Ce texte sera un « outil pour que les collectivités locales et maires puissent réguler, les interdire ou pas en fonction de leurs souhaits », a résumé Olivia Grégoire pour qui « ce n'est pas la fin des dark stores » pour autant.

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« On saura dans quel quartier, c'est autorisé et dans quel quartier, cela ne l'est pas », a précisé Olivier Klein, estimant que l'implantation de ces commerces était « terminée en coeur de ville ». « Le gouvernement confirme l'illégalité observée, notamment à Paris, sur des dizaines de dark stores et donc la nécessité de leur fermeture immédiate », a réagi l'adjoint à l'urbanisme à la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire, qui avait lancé en août la fronde contre le précédent projet d'arrêté.

Les grands acteurs de ce secteur (Gorillas, Flink, Getir ou Gopuff) « n'ont plus aucune échappatoire aujourd'hui », s'est réjoui l'élu socialiste, très critique vis-à-vis de leur modèle social. Pour autant, l'adjoint d'Anne Hidalgo ne souhaite pas leur interdiction pure et simple car « dans la livraison à domicile, il y a aussi des choses positives », notamment « pour les personnes âgées ». Certaines enseignes pourraient donc subsister dans la capitale « mais pas n'importe où », a-t-il souligné, envisageant leur autorisation dans des sous-sols ou des entrepôts de logistique.

En janvier, l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur) dénombrait plus de 80 « dark stores » à Paris et dans sa proche banlieue, et au moins 25 « dark kitchens ». Selon Emmanuel Grégoire, il y en a désormais « 150 à 200 en France, et une grosse centaine à Paris ». Incarnations du « quick commerce », les « dark stores » et « dark kitchens » se sont multipliés au coeur des métropoles depuis les confinements de 2020. Et ce malgré les critiques qu'ils suscitent chez les commerces traditionnels, qui dénoncent une concurrence déloyale, et les riverains, exaspérés par les nuisances. Les « dark stores » stockent des produits de consommation courante tandis que les « dark kitchens » sont des cuisines non adossées à un restaurant, uniquement destinées à la livraison de plats.

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