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Le mécénat d'entreprise confirme son tropisme solidaire
12/06/2008 - par Delphine MassonLa dernière enquête de l'Admical confirme la montée en puissance du mécénat avec un net intérêt pour la solidarité, expression de la responsabilité sociétale de l'entreprise (RSE).
Le mécénat fait l'actualité. Cette semaine, Jacques Chirac a lancé sa Fondation pour le développement durable et le dialogue des cultures, et l'Association pour le développement du mécénat industriel et commercial (Admical) a présenté sa seconde enquête sur le mécénat d'entreprise. L'association est plutôt satisfaite. Même si elle peine à trouver un remplaçant à son président-fondateur Jacques Rigaud (Guillaume Pepy, appelé à lui succéder, se consacre dorénavant à la présidence de la SNCF), son champ d'action est en plein essor. Pour le mesurer, elle a fait appel, comme en 2006, à l'institut CSA mais en élargissant cette fois son enquête aux PME. Résultat : 23 % des entreprises françaises de 20 salariés et plus, soit près de 30 000 d'entre elles, sont mécènes. Sur cet ensemble, 26 % seulement sont des sociétés de 200 salariés et plus. Ce qui prouve que le mécénat est loin d'être l'apanage des grands groupes.
Avantages fiscaux
En 2008, ces mécènes ont prévu de consacrer 2,5 milliards d'euros au bien commun. La progression est très nette pour les sociétés de 200 salariés et plus, les seules prises en compte par la précédente enquête. Les résultats montrent en effet une augmentation sensible du nombre de mécènes dans la tranche des grandes entreprises (+ 8 %) avec un budget en croissance de 60 %, qui est passé de 1 à 1,575 milliard d'euros en deux ans. Tendance corroborée par l'observatoire de la Fondation de France : 107 fondations ont été créées en 2007 contre 88 en 2006, dont la moitié par des entreprises. L'Oréal et Hermès viennent ainsi d'annoncer qu'elles regroupaient leurs actions de générosité dans des fondations richement dotées : 40 millions d'euros sur cinq ans pour le géant de la cosmétique qui vient en aide aux personnes fragilisées et encourage l'éducation et la recherche, 18,45 millions pour Hermès qui soutient la création et l'artisanat.
Comment expliquer cet essor ? « La loi de 2003 sur le mécénat, qui offre d'avantageuses réductions fiscales et pour laquelle l'Admical a longuement bataillé, porte manifestement ses fruits », commente Marianne Eshet, déléguée générale de l'association. À cela s'ajoute un désengagement de l'État, de plus en plus avare de subventions, ce qui pousse associations et porteurs de projet à se tourner vers les entreprises. De leur côté, celles-ci sont prises dans la vague de fond du développement durable. Le mécénat devient l'une des expressions de leur engagement en matière de RSE. Ce sont d'ailleurs les opérations de solidarité qui sont toujours en tête des actions soutenues. Avec un penchant pour les grands enjeux sociétaux : l'exclusion, l'insertion, la réinsertion, l'emploi ou la santé, à l'exemple de la fondation Ronald McDonald créée en 1994 en faveur des enfants hospitalisés. Par ailleurs, à l'heure du réchauffement climatique, de plus en plus d'entreprises agissent en faveur de la protection de la planète. Environ 25 % des grands mécènes interviennent ainsi dans ce secteur, contre 14 % en 2006.