L’industrie audiovisuelle française frétille. Il ne manque pas grand-chose pour que nos productions nationales envahissent les écrans des télévision mondiales. L’optimisme était de rigueur lors de la 8e édition des assises de la convergence des médias organisée à Paris, mercredi 17 décembre, par l’Idate, et dont Stratégies était partenaire.
«Aujourd’hui, nous assistons à un fort renouveau de la production française, et ce mouvement est déjà visible sur nos chaînes nationales», se réjouit Emmanuel Chain, directeur d’Eléphant. Le producteur de Fais pas ci, fais pas ça, Working Girls ou Sept à Huit, estime que ce mouvement est consécutif à l’arrivée d’une nouvelle génération de producteurs et de réalisateurs. «Si Alexandre Dumas vivait aujourd’hui, c’est lui qui aurait écrit la série 24 Heures!», jure-t-il avec humour.
French touch
Pour autant, difficile de dire que la déferlante des fictions et divertissements «made in France» est déjà lancée. «Oui, nous assistons à un rebond, notamment parce que nous apportons une vraie différenciation artistique par rapport aux productions américaines», estime Gérald-Brice Viret, directeur délégué du pôle télévision de Lagardère. Une «french touch» qui pourrait encore prendre de l’ampleur.
«Je crois à la vertu d’un modèle construit sur la création, mais, avant de partir à l’international, il faut des programmes très fort en local, et des diffuseurs qui font confiance aux producteurs dans les prises de risque éditoriales», ajoute Emmanuel Chain. Ce dernier lance l’idée de «screenings», cet événement professionnel où sont projetées ou présentées de nouvelles séries, à la française ou à l’européenne.
Les diffuseurs producteurs délégués?
Des idées que retient Catherine Morin-Desailly, sénatrice UDI de Seine-Maritime, présidente de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat. «Face à des géants comme Netflix, nous devons avoir des groupes français forts, déclare-t-elle. Il faut ouvrir ce débat. J’attends aussi que le gouvernement signe le décret permettant aux diffuseurs d’être producteur-délégués d’œuvres de fiction.» Afin de permettre aux chaînes d'exporter les œuvres dans lesquelles elles ont investi.