Cinéma
La parodie de Sony Pictures a récolté 36 millions de dollars depuis sa sortie mouvementée à Noël, devenant le record de recettes en ligne pour un film du studio. Elle porte un coup de canif à la chronologie des médias.

Paradoxalement, le fiasco de la sortie en salles de L’interview qui tue! s'impose comme succès pour la vidéo à la demande. La parodie de Sony Pictures sur un complot fictif de la CIA pour assassiner le leader nord-coréen, a récolté 36 millions de dollars (26 millions d'euros) depuis sa sortie tumultueuse à Noël, annonce Sony Pictures dans un communiqué. Il s'impose ainsi comme le record de recettes en ligne pour un film du studio.

 

Fin novembre dernier, Le groupe de pirates Guardians of Peace (GOP) que les autorités américaines estiment téléguidé par la Corée du Nord, avait pénétré le réseau internet de Sony Pictures Entertainment, volant les données personnelles de 47 000 personnes, mettant illégalement en ligne cinq films du studio. Dans la foulée, il avait demandé au studio de ne pas sortir le film, agitant des menaces à l'encontre des salles de cinéma, ce qui a amené les plus grandes chaînes américaines comme Regal ou AMC à renoncer à le diffuser.

 

Réseau de distribution bouleversé

 

Résultat, Sony Pictures avait lui aussi annulé toute sortie avant de faire volte-face et d'opter pour un lancement limité à environ 300 salles d'art et d'essai (contre 3 000 écrans prévus à l'origine). Et de le proposer en ligne, notamment  sur Time Warner Cable, Cablevision, AT&T U-verse TV, Verizon FiOS, DIRECTV, VUDU (service de vidéo à la demande de Walmart), ainsi que sur Playstation Network, filiale du géant japonais Sony, comme SPE. Ainsi que sur plusieurs plateformes légales comme iTunes d'Apple ou Google Play.



«" L'interview qui tue!" a été loué ou acheté en ligne et par l'intermédiaire d'opérateurs câble, satellite et télécoms plus de 4,3 millions de fois, générant plus de 31 millions de dollars de ventes» en ligne, indique Sony. A côté de cela, il a rapporté «seulement» 5 millions de dollars de ventes en salles.   

 

Assurément, ce précédent remet en cause la chronologie des médias, qui décompose les phases d'exploitation d'un film, de la sortie en salle à l'exploitation en DVD et le téléchargement de la vidéo en ligne. Et cela bouleverse les règles de marketing classique: cette satire moyennement accueillie par la critique, qui a ainsi bénéficié d'une publicité inattendue, et de réseaux de distribution peu classiques, approche pourtant juste de l'équilibre financier. Elle a coûté 44 millions de dollars au studio. 

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