Télévision
Ancien patron du pôle ventes directes du groupe M6, David Larramendy a été nommé directeur général de M6 Publicité début décembre 2014. Il indique que les taux de remplissage de ses écrans sont élevés et qu’il n’est donc pas besoin de baisser les prix.

En 2014, les revenus publicitaires des chaînes gratuites de M6 ont reculé de 1,7 %, à 750,1 millions d’euros. Quelle a été la raison de cette baisse?

 

En 2013, le marché était en baisse de 3,5 %. Il y a donc eu une certaine forme d’atterrissage en 2014, année qui a connu une saisonnalité, avec un premier semestre en baisse et un second en hausse. D’une manière générale, dans un marché publicitaire global en recul –que l’Irep prévoit à -1,4 %–, la télévision continue à gagner des parts de marché. Nous sommes très confiants sur la capacité de rebond du marché, mais dès lors qu’il y aura un sursaut de l’économie. Au dernier trimestre 2014, les taux de remplissage de nos écrans étaient incroyables, et nous avions dû refuser des annonceurs faute de place.

 

Cette croissance passera-t-elle par un gain en parts de marché sur les concurrents?

 

Je le répète, il est présomptueux de dire que les conditions sont réunies pour prévoir de la croissance. Dans ce contexte, nous pouvons gagner des parts de marché avec des produits comme «Puissance TNT», qui propose la diffusion d’un spot en simultané sur W9 et 6-Ter. Le potentiel de cette offre est important. Nous travaillons aussi sur de nombreuses innovations commerciales, notamment autour de M6 Unlimited, structure que l’on vient de créer. Celle-ci est chargée de livrer à tous les annonceurs des contenus sur mesure, hors espace classique. Ce sera une porte d’entrée unique pour les agences et les annonceurs. Quant aux ventes «Flash», je ne vois pas cette offre, qui ne représentait que 1 % en volume l'an dernier, se prolonger.

 

Quelle est la place du numérique dans les perspectives de croissance?

 

Le numérique rassemble deux marchés. D’un côté, il y a le «search», mais ce n’est pas de la publicité, ce sont des panneaux de signalisation payants. De l’autre, il y a le display et, sur ce marché, nous croyons beaucoup à la vidéo. C’est un vecteur de croissance fort qui rassemble les programmes TV, encadrés par de la publicité, et les contenus créés spécialement pour des annonceurs. Toutefois, la télévision reste encore le seul moyen pour obtenir de la puissance.

 

Pensez-vous, comme d’autres, que l’achat automatisé (programmatique) touchera bientôt les grands médias, et la télévision?

 

Non, je n’en suis pas certain. En télévision, l’offre n’est pas aussi pléthorique que sur Internet. Mais c’est une des problématiques sur lesquelles nous réfléchissons, car c’est une réalité sur le web.

 

Comment allez-vous réagir face à l’arrivée de TMC et NT1 chez TF1 Pub?

 

Commercialement, on ne voit rien venir. Maintenant, nous sommes très attentifs, car TF1 est en position de force sur ce marché. Nous sommes vigilants afin que la compétition demeure saine.

 

Comprenez-vous la décision de certaines marques de se passer du groupe M6?

 

Des annonceurs peuvent faire le choix de concentrer leurs investissements. Ceux qui ont fait celui de ne pas travailler avec nous sont dans une pure logique de coût et considèrent que le cadre éditorial dans lequel sont diffusés leurs spots n’a pas d’importance. Nous ne sommes pas le bon groupe pour les accueillir. Et puis, dans un contexte où le remplissage de nos écrans a des chances d’être encore très élevé, travailler avec ces annonceurs pourrait même être contre-productif, car ils investissent un espace important.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.