Souriez, vous êtes filmé... quand l'antenne n'est pas en grève. Début mars, France Info a lancé une nouvelle application mobile, Le Live, qui fait la part belle à la vidéo. Le Mouv a inauguré la sienne quelques semaines plus tôt alors que France Inter en sera en mai à cinq heures trente d’émissions diffusées en direct et en vidéo sur internet après avoir embarqué des caméras dans ses studios. Autant de projets qui permettent à Radio France de développer son inventaire vidéo, qui touche 1,2 millions de vidéonautes uniques, et avec lui ses revenus publicitaires digitaux.
«La vidéo n’est pas une fin en soi. Nous sommes dans une logique d’accompagnement du développement de nos antennes sur le digital quand cela a du sens. Notre ambition n’est pas de devenir un acteur majeur de la publicité sur le digital», insiste Serge Schick, directeur délégué au marketing stratégique et au développement de Radio France.
Paré au décollage
Il y a un an, pour accompagner cette accélération, le groupe changeait de régie, confiant à Express Roularta Services la commercialisation de ses espaces display, à Advideum, ses vidéos et à Widespace, ses applications mobiles. Bilan: les revenus digitaux ont progressé de 4 à 5% en 2014, à plus d’1 million d’euros, soit à peine 2% des recettes publicitaires totales de Radio France. Mais pour 2015, le budget du groupe table sur une hausse de 20 à 25%. «2015 sera l’année où nos contenus vont vraiment décoller. C’est logique que les recettes suivent», poursuit Serge Schick.
Un relais de croissance non négligeable à l’heure où le président de Radio France, Mathieu Gallet, demande un assouplissement de son cahier des charges en matière de publicité, au grand dam des radios privées. Contrairement à France télévisions, qui avait conclu mi-2013 un «gentleman agreement» avec les éditeurs de presse afin de ne pas faire de publicité sur son site France TV info, Radio France n’est pas contraint sur le digital.
«C’est logique que la redevance finance nos projets numériques. Cela n’aurait pas de sens que Radio France reste seulement sur le hertzien», insiste Serge Schick. Pas sûr que les radios privées l’entendent de cette oreille.
