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Dataminr vient de lever 130 millions de dollars aux Etats-Unis. Sa solution, qui permet de détecter en temps réel des «signaux faibles» dans une masse de tweets, serait utilisée par 150 médias.

Outre-Atlantique, il paraît que les journalistes l’adorent. Les fonds d’investissements aussi: Dataminr vient de lever 130 millions de dollars, voyant sa valorisation grimper à 700 millions de dollars. Une somme pour la start-up de 150 salariés, répartis entre son siège à New York City, et ses bureaux à Washington, San Francisco et Londres.

Créée en 2009 par trois étudiants de Yale, Ted Bailey, Jeff Kinsey et Sam Hendel, la start-up a développé une solution qui analyse les tweets pour détecter en temps réel des signaux faibles. Dataminr affirme ainsi passer au crible plus de 500 millions de tweets chaque jour. «Notre objectif est d’alerter nos clients sur ce qu’ils ne savent pas et qu’ils auront besoin de savoir», résume Ted Bailey, son cofondateur. «Twitter est une mine sur les événements qui se déroulent partout dans le monde».

Dataminr identifie et classe les tweets selon leur pertinence, leur géolocalisation… En cas d’alerte, ses clients sont prévenus via une appli, ou par e-mail, ou par messagerie instantanée ou encore une API personnalisée (une interface de programmation).

Faire la différence

Son usage premier: le monde de la finance, pour suivre l’information des portefeuilles. Il est utilisé à Wall Street, un marché mouvant où une information brute – incendie d’usine, rappel de produits – peut faire la différence. Dataminr est aussi utilisé par le secteur public: Etats, villes, gouvernements fédéraux américains l’utilisent pour recevoir des alertes sur des accidents ou catastrophes naturelles. Son modèle économique? Peu de détails: «On facture nos packages différemment à une banque d’investissements et à une collectivité», indique juste Ted Bailey. Avec sa levée de fonds, elle compte développer aussi des outils autour de la gestion des risques, pour alerter des entreprises sur des menaces et leurs risques pour leur chaîne logistique et leurs salariés.

En 2014, la start-up lançait en partenariat avec Twitter et CNN un outil pour les journalistes, Dataminr for news, qui identifie et signale les tweets pertinents. Un instrument crucial pour les médias de plus en plus emportés dans une information de flux: il les aide à s’assurer qu’ils sont les premiers sur les «breaking news», «avec de l’avance sur les sources traditionnelles d’information», assure Ted Bailey. Même si, évidemment, l’outil en question ne vérifie pas la véracité des tweets qu’il signale. Aux Etats-Unis, 150 médias l’utilisent, assure la start-up, dont la CNN, USA Today, Business Insider... La BBC le teste en version bêta. Maintenant, «Dataminr veut se développer en Europe», confirme-t-on chez Twitter France.

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