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La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) et plusieurs de ses homologues européennes ont commencé à se pencher sur la politique de confidentialité du réseau social américain Facebook, a indiqué le 16 avril la présidente de l'autorité, . «Il y a une action collective concertée entre cinq autorités européennes: la France, la Belgique, l'Allemagne les Pays-Bas et l'Espagne, qui vont coordonner des actions nationales [...] sous la responsabilité des Pays-Bas», a-t-elle expliqué au cours de la présentation du bilan annuel de la Cnil.

«Le périmètre d'action de chacune n'est pas forcément le même, a précisé Isabelle Falque-Pierrotin. Mais, pour la plupart, c'est la “privacy policy” [politique de confidentialité] de Facebook qui est au cœur des débats.» Les autorités de protection des données pourraient notamment s'intéresser au croisement de ces dernières entre plusieurs applications, comme Instagram ou Whatsapp.

Groupe de travail commun

Le processus qui «vient de commencer» s'inspirera de celui déjà mené à l'encontre de Google, a précisé la présidente de la Cnil: «Ce processus a marché et a montré que quand l'Europe parle d'une voix unique [...], elle a une capacité de négociations avec les grands acteurs mondiaux».

 

Après plusieurs sanctions prononcées par des autorités européennes de protection des données contre Google, le géant américain a décidé de fusionner en 2012 les règles de confidentialité applicables à une soixantaine de ses services. Sur Facebook, «la conclusion que nous en avons tirée, c'est qu'il était absolument nécessaire d'avoir un groupe de travail commun et d'échanger ensemble des infomations», a souligné Isabelle Falque-Pierrotin.

Gisement de données

La présidente de l'autorité n'a pas souhaité commenter l'accusation d'abus de position dominante dans la recherche sur internet prononcée mercredi 15 avril à l'encontre de Google par la Commission européenne. Cependant, elle a noté que «la nouvelle politique de privacy de Google, qui permet une combinaison extrêmement forte et transversale de données entre tous les services de Google alimente une rente informationelle de cette société exceptionnelle».

«Ce n'est pas nécessairement un abus de position dominante, mais on voit bien que les pratiques en matière de privacy permettent de constituer un gisement de données d'une qualité tout à fait remarquable», a-t-elle observé.

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