Football
Les deux clubs de football, fâchés contre Canal+ en raison de la diffusion de certaines images filmées dans les coulisses des stades, ont mis fin au mouvement de boycott des journalistes de la chaîne.

Les joueurs du Paris Saint-Germain (PSG) et de l’Olympique de Marseille (OM) peuvent de nouveau répondre aux questions des journalistes de Canal+. Les deux clubs de football avaient communément pris cette décision vendredi 10 avril, suite à la diffusion sur l’antenne de Canal+ de propos de joueurs captés à la sortie des matchs, dans les couloirs des stades, là où seules les caméras de Canal+ sont autorisées.

Ce fut le cas pour l’olympien Dimitri Payet et le parisien Zlatan Ibrahimovic dont les propos injurieux envers l’arbitre de la rencontre qu’ils venaient de disputer avaient été captés à chaud après le match à l’entrée des vestiaires. Ces paroles, grossières et foncièrement critiquables, avaient été commentées et débattues sur Canal+, augmentant ainsi leur exposition médiatique. Les deux hommes ont été sanctionnés par la Ligue de football professionnel (LFP) de matchs de suspensions.

C’est justement la présence de ces caméras dans les couloirs, alors que tous les autres journalistes et médias y sont interdits, qui est fustigée par les deux clubs phares du championnat de France de football. Le PSG et l’OM critiquent aussi la chaîne d’alimenter les débats et la couverture médiatique autour des mouvements d’humeur de leurs joueurs. « Il s’agit bien d’un dossier instrumentalisé et instruit à charge par une émission de télévision qui a dicté un verdict qui fera date dans l’histoire de notre championnat. Un joueur professionnel devra-t-il attendre d’avoir rejoint son domicile pour pouvoir exprimer sa frustration sans danger d’être piégé par une caméra indiscrète ? », indiquait un communiqué de l’OM le 10 avril.

 

Le Paris Saint-Germain et l’Olympique de Marseille ont, durant dix jours, mis les journalistes de Canal+ au banc des accusés. Samedi 11 avril, lors de conférence de presse qui a suivi la victoire du PSG en finale de la Coupe de la Ligue au Stade de France, à Saint-Denis, Laurent Blanc, l’entraineur parisien, a refusé de répondre à une question d’un confrère de la chaîne. Au camp des Loges, à Saint-Germain en Laie (Yvelines), au centre d’entrainement du PSG, les caméras de Canal+ ont été systématiquement refoulées.

 

Un mouvement d’humeur, mais qui n’a pas pour autant créé l’émoi au sein des autres médias. « C’est regrettable, mais c’est un problème contractuel entre Canal+, qui a acheté les droits de la Ligue 1, et la LFP, commente Bernard Lemaure, vice-président de l’Union des journalistes sportifs français (UJSF). On ne prend pas partie dans ce genre de conflit, car ce n’est pas toute la profession qui a été interdite ».

 

Les autres médias ont également regardé ce problème de loin. « Nous nous sommes parlés entre journaux, radios et télé, confie un journaliste sportif. Ce n’est pas bien ce qu’a fait le PSG, mais il était difficile pour nous de réagir collectivement, car, forcément, il y aurait toujours eu un titre qui aurait essayé de lever l’embargo par intérêt ».

 

Les dirigeants du PSG et de l’OM renouent maintenant le dialogue avec Canal+, mais sur de nouvelles bases. Il semble que la présence des caméras de télé dans les couloirs soit maintenant plus encadrée. Par ailleurs, la LFP indique que « que les attributaires des droits de diffusion s'engagent "à ne pas promouvoir des scènes contraires à l'image du football (attitudes inappropriées des acteurs ou des spectateurs) et à donner une image positive du football en mettant l'accent sur les beaux gestes et le beau jeu". Même en dehors du terrain, le joueur de football devra donc rester digne.

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