Audiovisuel
Elue jeudi 23 avril à la tête de France Télévisions, Delphine Ernotte-Cunci, nouvelle venue dans l'univers des médias, prendra en août les rênes de France Télévisions où, attendue par les syndicats, elle devra faire mieux avec moins de moyens. Passage en revue des principaux dossiers épineux.

Delphine Ernotte-Cunci, 48 ans, a décroché la présidence de France Télévisions, sur décision du CSA, le 23 avril. La directrice exécutive d'Orange France prendra ses nouvelles fonctions le 22 août 2015. Plusieurs dossiers délicats attendent cette nouvelle venue dans l'univers des médias. Vendredi 24 avril, à la demande du Syndicat des journalistes de France Télévisions (SNJ), le CSA a dévoilé sur son site l'intégralité du projet stratégique défendu par Delphine Ernotte-Cunci.

A son arrivée, la nouvelle PDG devra notamment s'attaquer à la fusion des rédactions de France 2 et France 3, censée être effective en 2016. Côté programmes, le CSA et l'Etat demandent plus d'audace à France Télévisions, qui doit rajeunir ses audiences, alors que la moyenne d'âge des téléspectateurs de France 2 atteint près de 58 ans et celle de France 3 dépasse les 60 ans. 

 

France 2 «chaîne du flux», France 3 «chaîne du patrimoine et des territoires»

 

Elle devra composer avec un budget comprimé. Elle préconise le «non-remplacement des départs» et une «modération salariale» dans son plan stratégique. La nouvelle PDG devra aussi réformer France 3 pour mieux la différencier de France 2. Dans son plan, France 2 doit être la «chaîne du flux» centrée sur l'événementiel, et France 3 la «chaîne du patrimoine et des territoires».   

Choisie par le CSA pour son «expérience reconnue dans la gestion du dialogue social», mais décrite par ses détracteurs comme une «cost killeuse», Delphine Ernotte est attendue par les syndicats. «Nous n'ignorons pas d'où vient Mme Ernotte et avons tous en tête le coût humain des restructurations successives à France Télécom/Orange et les choix managériaux qui y étaient liés», écrit la CGT de France Télévisions.

 

L'audiovisuel, terre inconnue

 

La directrice exécutive d'Orange France, qui a fait toute sa carrière chez l'opérateur, va faire ses premiers pas dans l'audiovisuel. Si beaucoup, dont les syndicats, pointent du doigt son manque d'expérience, le CSA affirme avoir été convaincu par «sa perception des enjeux de l'audiovisuel», ainsi que par son «intuition des attentes du public dans un monde en mutation». «Elle connaît bien le numérique, l'une de ses priorités à France Télévisions. Elle a d'ailleurs annoncé la création d'une "chaîne numérique de l'information"», précise Eric Vial, délégué central FO de France Télévisions.   

Pour le CSA, cette nomination a valeur de test après le conflit historique à Radio France, où le manque de dialogue social a été reproché par les syndicats au PDG Mathieu Gallet, nommé l'an dernier par le gendarme de l'audiovisuel. La procédure de nomination a été vivement critiquée pour son manque de transparence.  

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