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TF1, propriétaire du gratuit Metronews, a annoncé jeudi 21 mai aux partenaires sociaux du titre que, «face à la crise du marché publicitaire», le journal cesserait sa parution papier, entraînant la suppression de 60 postes.

Le groupe TF1 maintiendrait l'activité digitale «avec l'objectif de développer les positions déjà acquises par la marque, capitalisant ainsi sur les investissements effectués dans ce domaine», précise un communiqué du groupe.

Le reclassement interne au sein du groupe TF1 sera privilégié, afin de réduire le nombre de licenciements, est-il également indiqué. 

Selon l'Institut de recherches et d'études publicitaires (Irep), les recettes des quotidiens gratuits d'information (20 Minutes, Direct Matin, Metro News) ont chuté de 21,6% au premier trimestre 2015 par rapport à la même période l'an dernier pour tomber à 15 millions d'euros. En comparaison, les recettes publicitaires de l'ensemble de la presse ont reculé de 8,5% sur un an, celles de la presse quotidienne nationale de 12,2%.

Détenu à 100% par TF1 depuis 2011, Metronews, qui emploie 97 salariés en CDI – dont 50 journalistes environ –, a quasiment doublé ses pertes en 2014, à -11,4 millions d'euros contre -6,7 millions d'euros en 2013. Ses pertes atteignaient 4 millions en 2012, selon le groupe. «Le début d'année laissait présager un résultat là encore extrêmement douloureux pour 2015. (...) Il y a une nécessité de stopper le “print” pour essayer de limiter les pertes», fait valoir TF1.

Le troisième des quotidiens gratuits

Lancé en France en 2002, le titre (anciennement Metro) est aujourd'hui le troisième journal gratuit du pays, derrière 20 Minutes et Direct Matin, avec 744.988 exemplaires diffusés en moyenne chaque jour en 2014, quasi stable (+0,2%) sur un an. Une situation qui relève de l'exception en Europe, la plupart des pays ne comptant pas plus de deux quotidiens d'information gratuits.

En janvier, Metronews n'avait pas été imprimé pendant une semaine, en réaction à la faiblesse du marché publicitaire. Au même moment, le numéro un du secteur, 20 Minutes, avait lui aussi suspendu sa parution papier le mardi afin de réaliser des «économies significatives».

Sophie Sachnine, présidente de Metronews, avait à l'époque prédit la disparition à terme de la version papier: «Ce n'est pas quelque chose qui est envisageable à court terme, mais c'est quelque chose qui viendra», affirmait-elle à l'AFP.

Le titre va désormais tenter de trouver son salut son internet. Mais aujourd'hui, Metronews ne tire que 10% environ de ses revenus publicitaires du numérique. De possibles synergies entre Metronews.fr et le site d'actualités de TF1 (mytf1news.fr) et les activités vidéo du groupe pourraient être envisagées. Comme Metronews, les autres acteurs de la presse gratuite, par définition dépendants à 100% de la publicité, souffrent aussi de la conjoncture atone.

20 Minutes, repassé dans le vert en 2014 malgré une baisse de son chiffre d'affaires, avait annoncé fin 2013 la suppression de son service photo. Le titre avait également supprimé la moitié de son service «pré-presse», chargé de finaliser la mise en page.

«Très clairement aujourd'hui, le marché dit qu'il y a un gratuit en trop», avait déclaré en mai 2014 Olivier Bonsart, président de 20 Minutes, rappelant que «la France est le seul pays où il y a trois gratuits».

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