Audiovisuel

Le gouvernement conservateur britannique de David Cameron, élu le 7 mai 2015 pour un second mandat, a ouvert la voie jeudi 16 juillet à une refondation profonde de la BBC, de son financement comme de ses programmes, au risque, selon le groupe audiovisuel, de dénaturer «ce que les gens connaissent et aiment depuis plus de 90 ans».

Ces réformes, selon le ministre de la Culture John Whittingdale, s’imposent à cause du choix toujours plus vaste à la portée des consommateurs. Le gouvernement souhaite ainsi «moderniser» le mode de financement du groupe, actuellement assuré par une redevance de 145,50 livres sterling (209 euros) payée par les foyers britanniques possédant une télévision et rapportant plus de 3,7 milliards de livres par an (5,3 milliards d’euros). Engagée depuis 2010 dans un plan d'économie de 800 millions de livres (1,147 milliards d'euros), la BBC a annoncé début juillet la suppression de plus de 1 000 emplois supplémentaires pour faire face à l'érosion de la redevance, liée à un moindre prélèvement sur les téléviseurs.

Réductions budgétaires

L’accord s’applique sous trois formes: relier les redevances à l’inflation, introduire une législation afin de moderniser la taxe et combler une lacune concernant les offres de télévision de rattrapage. Il s'agit enfin d'honorer jusqu'à son terme l’engagement de la BBC à financer l’ultra haut débit au sein du pays d’ici à 2020, qui lui aurait couté 80 millions de livres sterling en 2018.

Ces changements ne sont pas sans conséquences pour le contenu. En effet, suite à ce nouveau projet pour le média, le BBC Trust, conseil administratif de la BBC, a décidé de supprimer la chaÏne pour les jeunes BBC3 afin d’économiser 30 millions par an, et d’autres services tels que la radio pourraient potentiellement faire face à davantage de réductions budgétaires. De plus, la nécessité de poursuivre des programmes tels que The Voice ou la pérennité de Radio One sont remises en question.  

La «Beeb», comme l’appellent parfois les Britanniques, a vivement réagi à ces propositions, estimant dans un communiqué que leur mise en œuvre conduirait à une BBC «affaiblie, moins populaire». Mercredi, 29 personnalités, dont l’acteur Daniel Craig (James Bond) ou la romancière J.K. Rowling (Harry Potter), ont adressé une lettre ouverte au Premier ministre David Cameron où ils expliquent que à leurs yeux, «affaiblir la BBC, c’est affaiblir l’Angleterre».  

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.