Publicité
La société Adwanted veut révolutionner l’achat d’espace publicitaire en étendant le programmatique aux médias traditionnels. Une levée de fonds de 1,5 million d’euros est en cours.

Vendre aux enchères les emplacements premium des médias traditionnels, et ainsi révolutionner l’achat d’espace publicitaire offline comme le programmatique a changé le mode de commercialisation de la publicité digitale: telle est l’ambition de la société Adwanted, créée en 2012 par Emmanuel Debuyck, patron de l’agence de publicité lilloise Sioux jusqu’à sa liquidation en 2011.

«A Sioux, j’étais souvent appelé par des médias pour voir si je n’avais pas un client intéressé par tel ou tel bouclage. C’est là que j’ai pu constater qu’il manquait un maillon dans la chaîne de l’achat-vente d’espace», explique l’entrepreneur de 43 ans.

D’où l’idée de lancer une place de marché sur les invendus publicitaires des médias offline. «Ça a fait un flop car les médias ne veulent pas afficher leurs invendus. C’est quelque chose qu’ils gèrent en direct», se souvient Alexandre Debuyck.

Dans le courant de l’année 2014, la société se repositionne donc sur les emplacements premium des médias traditionnels, avec pour cible les agences et les annonceurs. Après plusieurs tests au printemps 2015, Adwanted instaure un rythme d’une vente aux enchères par semaine. Parmi les lots proposés, le sponsoring de l’info trafic de RMC, de l’affichage dans les complexes CGR ou encore des emplacements dans le magazine Oops.

Ambition internationale

«Aujourd’hui, tous les médias nous disent qu’ils sont victimes du rapport de force avec les annonceurs sur les emplacements premium. Nous permettons aux régies de sortir de la logique de négociation à la baisse en leur offrant un nouveau canal de vente», assure Alexandre Debuyck.

Si aucune transaction n’a encore été réalisée par ce biais, Adwanted revendique pour près de 500 000 euros de contrats signés de gré à gré depuis son lancement. Cette année, la société vise un chiffre d’affaires de 3 à 5 millions d’euros. «Le système est long à faire adopter. En raison du conservatisme du marché français, nous avons donc décidé de nous internationaliser», justifie le dirigeant.

C’est ainsi qu’en juin, Adwanted, qui emploie une quinzaine de salariés en France, a ouvert un bureau à Amsterdam et à New York. La société espère également boucler d’ici fin septembre une levée de fonds de 1,5 million d’euros, son troisième tour de table. Parmi les investisseurs à lui avoir déjà fait confiance, d’anciens de France Télévisions publicité, comme Philippe Santini et Olivier Douffiagues.

A terme, Adwanted ambitionne de commercialiser l’ensemble de la chaîne des espaces média, des emplacements premium aux invendus en passant par leur fond de catalogue. Rien de moins.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.