Smartphones
Quand le chiffrement des données dans les smartphones entrave la justice. Plusieurs responsables judiciaires lancent une charge contre les deux géants américains.

La pomme de discorde : le chiffrement des données dans les smartphones qui empêche de lire certaines informations à qui ne possède pas de clé de déchiffrement. François Molins, procureur de Paris, Cyrus Vance, procureur de Manhattan, Javier Zaragoza, procureur en chef de la Haute cour espagnole et Adrian Leppard, commissaire de la police londonienne, co-signent une tribune dans le New York Times, ce 11 août 2015. Dans le viseur, la politique de sécurité des appareils d’Apple et Google qui fonctionnent avec une solution de cryptographie.

 

Selon ces spécialistes de la lutte contre la criminalité et le terrorisme, les deux entreprises américaines entravent dangereusement le travail d’investigation des services de police. « En septembre dernier, Apple et Google, dont les systèmes d’exploitation sont utilisés sur 96% des smartphones du monde entier, ont annoncé qu’ils avaient reprogrammé leurs logiciels pour inclure le chiffrement du disque entier et, en conséquence, ne peuvent plus débloquer leurs propres produits », protestent-ils.

 

Popularité du chiffrement

 

En conséquence, toutes les données contenues dans les téléphones - ainsi que les messages, photos, vidéos et contacts - demeurent illisibles. « Cela limite prodigieusement notre capacité à enquêter sur des crimes dangereux et contrarie notre efficacité dans la lutte contre le terrorisme », ajoutent-ils.

 

Depuis les révélations d’Edward Snowden et des scandales d’espionnages massifs, le cryptage des données s’est démocratisé, valorisé par les firmes américaines comme un atout de protection de l’utilisateur. Le risque ? Que la justice ne parvienne jamais à déverrouiller les smartphones retrouvés sur les scène de crime, utiles pour résoudre des affaires, selon les signataires de la tribune. Et de citer l’exemple des attentats de Charlie Hebdo ou l’attaque de Saint-Quentin-Fallavier. « Au nom des victimes de crimes dans le monde entier, nous demandons si le chiffrement vaut vraiment ce coût ».

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.