Reportage
Blue Room de Twitter, Social Room d’Europe 1… En quoi consistent ces chambres consacrées à l’accueil de personnalités influentes? Visite de la Blue Room de Twitter qui se prépare à accueillir Stéphane Richard, le patron d'Orange, ce 17 septembre.

Epais tapis de fourrure blanche, murs couleurs pastels, gros canapé en cuir… La Blue Room de Twitter a été pensée comme un cocon cosy et amical. Un petit salon, situé au coeur des locaux de Twitter dans le huitième arrondissement de Paris, qui comporte en outre un balcon avec vue sur l’Arc de triomphe, «idéal pour un selfie final», sourit Justine Ryst, directrice du développement de Twitter France.

 

La Blue Room n’est pas, en effet, qu’un lieu de réception, elle est conçue pour faciliter la prise en main des outils du réseau social par les personnalités publiques, accueillies chaque semaine. Des «Twittos influents» qui doivent pouvoir y discuter avec leurs fans et se filmer en direct. «On avait une forte demande de la part des personnalités en termes d’accompagnement sur tous les nouveaux modèles d’interaction de Twitter mais aussi de Vine, de Periscope, etc», assure Justine Ryst.



Sur le mur qui fait face au canapé, trois grands écrans diffusent les questions des internautes, des vidéos Periscope et une carte «thermique» où chaque point représente un tweet au cours d’un événement donné. Dans le fond de la pièce, un drôle d’engin qui ressemble à une machine à téléporter, permet, en fait, de réaliser des vidéos Vine à 360°. Ordinateur et tablette sont bien sûr mis à disposition, mais également un Twitter Mirror, accessoire muni d’un ipad pour se photographier.

 

Sorte de live chat amélioré, la Blue Room se veut être une «expérience immersive» d’une heure environ. La personnalité s’installe, entourée de cinq ou six personnes de l’équipe Twitter, qui lui présentent les différents outils. «Le niveau des invités est variable, et la session est personnalisée selon les compétences et les envies de découverte sur tel ou tel outil»

 

Un mini-centre de formation aux technologies

A noter, la Blue Room est différente d’une Social War Room, présente dans certaines entreprises, dédiée à la défense de la marque par des community managers et consacrée à l'écoute des conversations sur les réseaux sociaux. Une Blue Room poursuit un objectif pédagogique et peut être comparée à un mini-centre de formation aux nouvelles technologies. «On espère qu’après leur venue, nos invités auront une utilisation moins complexée des outils de communication qu’on propose, et une meilleure maîtrise. Ensuite, ces personnalités influentes seront nos ambassadeurs auprès de leur public», entrevoit Justine Ryst, qui utilise d’ailleurs la métaphore du «muscle Twitter» pour évoquer la pratique régulière des outils digitaux.



Le dispositif de la Blue Room est une première en France, mais Twitter possède déjà une Blue Room, axée sur le secteur de la musique, en Australie depuis mars 2015. En France, la Blue Room n’a pas de spécialité et accueille des invités de tout horizon: le musicien David Guetta fut la première personnalité a tester le dispositif le 3 septembre dernier, puis la chef cuistot Anne-Sophie Pic a suivi, le 7 septembre. A venir, une personnalité du domaine économique, Stéphane Richard, président du groupe Orange, le 17 septembre à 17h30 (#askSRichard)… En chiffres, David Guetta, qui a multiplié par treize le nombre d’impressions de ses tweets, a généré 13 000 mentions du hashtag dédié #AskGuetta. «Une session Blue Room, c’est vraiment un rendez-vous entre une personnalité et son audience, sur le mode de l'interview citoyenne», explique Jutine Ryst.

 

L'exemple inspiré de la social room d'Europe 1

 Plus largement, le but de la Blue Room est d’inspirer les médias à reproduire ce type de dispositif. «La Social Room d’Europe 1 est un bon exemple, c’est le premier média français à créer un espace digital dédié aux réseaux sociaux et nous l'avons soutenu», indique Justine Ryst. Sur le même mode que la Blue Room de Twitter, les animateurs et journalistes de la radio peuvent quotidiennement échanger avec les auditeurs, grâce aux outils Twitter (Twitter Mirror, Periscope, Vine...), dans une pièce consacrée, installée au cœur de la rédaction. 

 

Thomas Pawlowski, directeur de la communication d'Europe 1, témoigne : «15 à 20% du trafic d'Europe 1 vient des réseaux sociaux. Nous y sommes très actifs et toujours à la recherche d'innovation. Lorsque nous avons eu l'idée de monter un espace dédié, nous nous sommes tournés vers Twitter qui nous a accompagnés dans cette démarche. Au-delà de la consolidation évidente du lien entre la radio et les auditeurs, notre Social Room nous permet d'augmenter notre inventaire vidéo, qui sera monétisé. Si pour le moment, les sessions se déroulent à la suite des émissions, à terme, nous envisageons de créér des séances autonomes».

 

De son côté, Justine Ryst souligne que les expérimentations de Twitter sont ouvertes à de multiples applications en matière de communication.«Nous sommes dans une logique de laboratoire, on teste des choses et ensuite on incite nos partenaires à s’en emparer pour qu’ils soient le plus indépendants et innovants possibles: comment réinventer le genre de la conférence de presse, le before d’une émission, l'after, l'annonce d’un politique, d'un nouveau produit, etc...».

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