«Retrouvez qui vous croisez», c’est la promesse de Happn. Cette application promet des rencontres (amoureuses, si possible) basées sur la géolocalisation: chaque fois que son utilisateur en croise un autre, son profil est ajouté au flux de contacts. Il peut ensuite le «liker», voire tchater avec lui. A première vue, Happn ressemble à son rival, le géant américain Tinder (Match Group). Mais elle tient à son concept: la sérendipité et l’hyperlocalisation en temps réel.
«Ce sont les conditions d’interaction du monde réel: l’appli affiche dans vos contacts quelqu’un qui visitait le même musée au même moment. C’est un centre d’intérêt commun», résume Didier Rappaport, cofondateur et CEO de Happn, ex-cofondateur de Dailymotion. Pour cela, Happn récupère en permanence la localisation de ses membres, grâce aux GPS des smartphones, même lorsque l'application n'est pas ouverte. Au risque de faire tiquer la Cnil.
Depuis son lancement en février 2014, Happn revendique 6 millions d’utilisateurs, répartis dans 25 villes, en Europe et en Amérique. Grâce à un nouveau tour de table de 14 millions de dollars, après une première levée de fonds de 8 millions, Happn veut conquérir l’Asie: «Nous venons de lancer notre appli à Manille, à Hongkong, et elle sera disponible à Bangkok, Tokyo, Séoul, puis Varsovie et Moscou d’ici à la fin de l’année», précise Didier Rappaport. Happn va lancer une campagne publicitaire en affichage et TV, conçue en interne. Elle a aussi un placement de produit dans le dernier clip de David Guetta, Sun goes down.
Profils Happn sponsorisés
Pour l'heure, cette start-up de cinquante salariés n’est pas rentable. Elle repose sur un modèle économique «freemium». «L’accès au service global est gratuit, mais il faut payer à l’acte pour certains services additionnels: envoyer un “charme” coûte un crédit (15 centimes d’euros) pour les hommes», précise Didier Rappaport. Pour doper ses revenus, Happn compte sur la pub: elle inaugure d'ailleurs sa régie interne.
En janvier 2016, selon nos informations, elle lancera un modèle publicitaire en native advertising: les marques pourront avoir un profil Happn éphémère, la start-up l'annoncera le matin par push notification à sa base d'utilisateurs dans la ville concernée. Les annonceurs devront proposer un gain au mobinaute qui interagira, comme une réduction en point de vente. La start-up avait déjà expérimenté ce format avec Fiat à Londres en janvier 2015, qui avait doté ses deux égéries d'un jour (Mr et Mme Fiat) d'un profil virtuel.
