Le groupe TF1 - qui a officialisé mercredi 28 octobre la prochaine arrivée de Gilles Pélisson à sa présidence - est entré «en négociation exclusive» avec la société de production française Newen «afin de nouer un partenariat dans le domaine de la production et de la distribution de droits audiovisuels», selon un communiqué diffusé ce jeudi 29 octobre.
«Dans cette perspective, TF1 pourrait prendre une participation majoritaire dans Newen», qui produit notamment les feuilletons et séries Plus Belle La Vie (sur France 3), Braquo et Versailles (sur Canal+) ainsi que les émissions Les Maternelles, Le Magazine de la santé (sur France 5) et Faites entrer l'accusé (sur France 2).
Si une telle prise de contrôle se concrétise, TF1, le premier groupe privé de télévision gratuite en France avec les chaînes TF1, TMC, NT1 et HD1, deviendrait un des principaux fournisseurs de programmes de ses concurrents, les chaînes du services public et Canal+.
Créé en 2008 et présidé par Fabrice Larue, Newen se présente comme «un acteur majeur de la production et de la distribution audiovisuelles en France, présent dans la fiction, les programmes de flux et l'animation». Il produit aussi bien des programmes de fictions que des jeux, des divertissements, des documentaires, des reportages et de l'animation. Il propose actuellement plus de 1 300 heures de programmes par an au sein de ses quatre filiales Telfrance, Capa, Be Aware et 17 Juin Media.
Déjà un accord avec NBC en avril
Newen, qui exploite des studios en région parisienne et dans le sud de la France, distribue ses productions dans plus de quatre-vingts pays à travers le monde à l'instar de Versailles sur la vie du roi Louis XIV, la série la plus chère de l'histoire de la télévision française prochainement diffusée sur Canal+.
Avec cette opération, le groupe accélère sa politique de développement dans le secteur de la production. En avril dernier, un accord inédit avait déjà été conclu entre TF1, les allemands de Mediengruppe RTL et le studio américain NBC Universal International Television Production. A l’époque, le trio indiquait que ce partenariat avait «pour objet la production de trois nouvelles séries dans les deux prochaines années». Ces productions devraient être adaptées aux goûts des téléspectateurs européens.
Ces développements doivent permettre à TF1 de sécuriser ses antennes grâce à des programmes originaux, inédits et de qualité. Un axe essentiel dans un contexte concurrentiel éditorial de plus en plus fort. Par ailleurs, le groupe trouve ainsi de nouvelles ressources en dehors des recettes publicitaires. Sur les neuf premiers mois de 2015, celles-ci ont légèrement baissé : -1% à 1,082 milliard d’euros. Les «autres activités» ne représentaient que 22,7% du chiffre d’affaires total.
