Presse
La start-up néerlandaise à l’origine d’un service d’achat d’articles de presse à l’unité veut se lancer en France. Rencontre en exclusivité avec Duco van Lanschot, responsable du développement international.

Opération séduction, suite. Blendle, plateforme néerlandaise d’achat d’articles de presse à l’unité, poursuit discrètement ses démarches en vue d’un lancement en France - même si elle refuse pour le moment d’annoncer toute date de sortie. «Nous nous lancerons dès qu’une majorité d’éditeurs nous auront rejoints. C’est plus important pour nous d’avoir la plus grande offre possible que de se lancer le plus rapidement possible», précise à Stratégies Duco van Lanschot, responsable du développement international de la société. Mais preuve qu’elle a bel et bien des ambitions françaises, la start-up a publié en fin de semaine dernière sur son site une offre d’emploi pour recruter un rédacteur en chef pour la France, largement diffusée sur les réseaux sociaux. «Nous ne savons pas encore si nous aurons une équipe en France», tempère Duco van Lanschot, avant de préciser que le poste de rédacteur en chef sera basé à Amsterdam. Enfin, le 6 novembre, l'un des deux co-fondateurs, Alexander Klöpping, interviendra au cours de la 6e Journée de la presse en ligne.

Premiers contacts

Lancé aux Pays-Bas en avril 2014 par deux jeunes journalistes, Alexander Klöpping et Marten Blankesteijn, Blendle a étendu en juin son service à l'Allemagne. La start-up compte au total 70 salariés, essentiellement des développeurs et des designers, basés à Amsterdam. Cinq journalistes travaillent pour la version néerlandaise, cinq autres pour Blendle Allemagne. Leur rôle consiste essentiellement à envoyer une revue de presse par e-mail aux utilisateurs afin de leur faire découvrir des articles sur des sujets qu’ils auront au préalable choisis.

En France, les premiers contacts ont été pris avec les éditeurs de presse en début d’année. Selon La Correspondance de la presse, Libération, Le Parisien-Aujourd’hui en France, La Montagne ainsi que le groupe Prisma Média auraient d’ores et déjà donné leur accord, des informations que ne commente pas le jeune dirigeant de 27 ans, histoire de ne pas nuire aux discussions en cours. Les relations seraient plus compliquées en revanche avec Le Monde qui, comme lors du lancement du kiosque E-presse en juillet 2011, ne souhaiterait pas pour l’instant faire partie de l’aventure Blendle.

Audience plus jeune

«Blendle apporte des revenus additionnels aux éditeurs. C’est aussi un moyen pour eux de toucher une audience plus jeune», insiste Duco van Lanschot, qui revendique 500 000 utilisateurs. Deux tiers d’entre eux ont entre 20 et 40 ans. Et si la start-up ne communique pas son chiffre d’affaires, les articles sont vendus en moyenne 30 centimes d’euro, dont 70% vont dans la poche de l’éditeur.

«Nous sommes une plateforme de distribution, qui combine trois éléments: le contenu, la curation et une navigation agréable. Le micropaiement peut fonctionner pour la presse mais pas pour l’actualité chaude, que les lecteurs trouvent gratuitement sur internet», poursuit Duco van Lanschot. La plateforme ne propose que des articles payants, issus des versions papier des journaux et magazines partenaires mais aussi des articles payants écrits pour internet et qui se trouvent derrière un paywall.

Le modèle a déjà séduit de grands médias internationaux puisqu’une première levée de fonds de 3 millions d’euros a été réalisée en octobre 2014 auprès du New York Times et du groupe Axel Springer. Malgré ses projets de lancement en France et très probablement aux Etats-Unis, la start-up ne prévoit «pas dans l’immédiat» d’effectuer une seconde levée de fonds.

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