Thierry Cammas, président-gérant de Viacom France, qui lance la chaîne BET en France le 17 novembre.

Free qui porte plainte contre SFR-Numericable pour concurrence déloyale en raison de sa communication publicitaire sur la fibre (FTTB) et non sur le câble (FTTH).

Une réaction révélatrice des enjeux majeurs qui vont se cristalliser autour de la fibre et sur le marché du très haut débit en France. D'abord, la technologie XDSL qui n’est plus suffisante pour répondre à la fois à la demande exponentielle de bande passante des usagers et au niveau de marge attendu par les opérateurs. Ensuite, le rôle central majeur et inévitable que va avoir l’ensemble SFR-Numericable dans la structuration du marché de la fibre en France, fort de son réseau câble unifié national. Enfin, l’émergence d’un «TSD» («Tout sauf Drahi») qui unit progressivement tous les opérateurs mobiles/FAI et même les distributeurs de contenus comme Canal+ pour faire feu de tout bois contre cet ensemble.

TF1 qui veut se développer dans la production en rachetant Newen.

Ce mouvement stratégique de TF1 est une preuve forte de l’inversion d'un paradigme. D’un modèle de simple «diffuseur» né dans la période antédiluvienne de l’analogique et de ses canaux de diffusion en nombre limité, les opérateurs de télévision, face à la démultiplication infinie des canaux digitaux, doivent désormais passer au modèle de «producteur» au sens «pure player contenus». Cette mutation pour TF1 (comme pour n’importe quel diffuseur non intégré à un modèle de studio) sera longue (il faudra beaucoup d’opérations «à la Newen» en nombre ou en valeur) et risquée (le développement de contenus premium est un modèle hautement capitalistique et statistiquement incertain). Mais c’est la seule voie possible face à la vague submersive des contenus nés en ligne. 


Disney sur le point d'investir 200 millions de dollars pour permettre à Vice d'avoir sa chaîne.

Un mouvement à la fois offensif et défensif. En défense, l’importance de sortir de la tyrannie des audiences «Enfants» qui empêche Disney de préempter en masse d’autres cibles que celle des 4-10 ans (en l’occurrence toucher les 15-34 ans, cœur de cible de Vice). En attaque, un investissement dont l’objectif in fine n’est probablement pas le développement de simples canaux de diffusion mais bien l’acquisition à terme d’un pure player de contenus à forte valeur exclusifs, différenciants, inédits. 


Le lancement à venir de la nouvelle plateforme Molotov.

L’arrivée de Molotov est une bonne nouvelle parce que c’est un nouveau client pour tous les producteurs et opérateurs de contenus audiovisuels. Mais elle démontre surtout que ce qui compte en télévision, c’est la mise en scène (storytelling) et la narration autour des contenus audiovisuels. Molotov, c’est ainsi «Television NOT the platform BUT the artform»: l’interface utilisateur et son «affordance» sont au moins aussi importants que les programmes audiovisuels sous-jacents qu’elle peut contenir.

 

France Télévisions qui appelle à un new deal sur la relation diffuseur-producteur.

Point n’était besoin d’avoir le contrôle patrimonial des programmes quand ceux-ci ne pouvaient pas circuler et/ou être monétisés sur d’autres canaux qui n’existaient pas à l’ère analogique. Mais face à l’hyperprofusion digitale, le maîtrise de toute la chaîne de valeur du contenu devient consubstantiel du modèle média lui-même. Un principe de réalité que la BBC a intégré à l’origine depuis bien longtemps… et qui rattrape enfin France Télévisions.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.