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Le quotidien régional La Voix du Nord a pris position, lundi 30 novembre et mardi 1er décembre, contre une éventuelle élection de Marine Le Pen à la tête de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Il y consacrait sa une et une enquête en deux volets.

Fait rarissime, le grand quotidien régional La Voix du Nord a pris position, lundi 30 novembre, contre une éventuelle élection de Marine Le Pen à la tête de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Il y consacrait de nouveau sa une, et le second volet de son enquête, mardi 1er décembre. «Pourquoi une victoire du FN nous inquiète», titrait-il ainsi en une, à six jours du premier tour du scrutin. «La région a-t-elle vraiment besoin du Front national?», s'interrogeait aussi Nord Éclair, autre titre du groupe La Voix du Nord (VDN). Mardi 1er décembre, La Voix du Nord titre «Marine Le Pen et le FN ne sont pas ce qu'ils disent».

Prise de position exceptionnelle

«Une telle prise de position est exceptionnelle. La presse quotidienne régionale, qui est par nature consensuelle et d'ordinaire très prudente, ne prend généralement pas position pour une élection nationale, et moins encore pour une élection locale ou régionale», a commenté Christian Delporte, historien des médias, à l'AFP.

Dans un éditorial, lundi 30 novembre, le directeur de la rédaction de La Voix du Nord, Jean-Michel Bretonnier, écrit qu'en cas de victoire du FN, «les ferments de la division seront à l’œuvre, diffusés par un parti aux deux visages. [...] Il s'inscrit dans le jeu démocratique sans renoncer à sa radicalité; il adopte une posture "anti-établissement" en profitant du système», ajoute-t-il. Début novembre, le grand patron nordiste Bruno Bonduelle avait déjà mis en garde contre «le repli sur soi» que signifierait selon lui une victoire de Marine Le Pen.  

En Paca, la presse reste neutre

Marine Le Pen réagissait lundi, dénonçant «un tract pour le Parti socialiste», et «la contrepartie des neuf millions de subventions qu'ils ont touchés du conseil régional socialiste sous cette mandature» (2010-2015). Accusation à laquelle La Voix du Nord a répliqué le jour même, y dénonçant un amalgame: «Ce n'est pas La Voix du Nord, mais la chaîne de télévision régionale Wéo, dans laquelle notre groupe (Rossel-La Voix) compte 34% du capital, qui reçoit 1,5 million d'euros par an d'aide à la production de programmes audiovisuels précis», expliquait-il au Figaro.

A l'autre bout de la France, dans la région Paca, où là aussi le FN est en tête, le quotidien La Provence n'a «pas l'intention de prendre position dans le scrutin», a expliqué à l'AFP le directeur des rédactions, Jean-Michel Marcoul.

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