Une véritable ruche. Le Technopole de Bouygues Telecom, à Meudon-La forêt, est un village où fourmillent 3 400 salariés, avec des services de conciergerie, et même un coiffeur sur place. Six mois que Solenne Pasqualetti, 34 ans, y a pris ses quartiers. Embauchée comme directrice e-commerce, elle vient d’être promue directrice du digital.
Sa mission: créer une équipe digitale, en rapprochant les entités e-commerce et le service client en ligne. «Il va falloir intégrer ces équipes, bien chahutées depuis un an», estime-t-elle. Une année agitée en effet pour Bouygues Telecom, qui annonçait ce printemps près de 300 millions d’euros d’économies, avec la suppression de 1 404 postes dans l’informatique, le marketing et les fonctions support.
Solenne Pasqualetti arrive avec un parcours rectiligne: elle intègre en 2005 l’équipe encore naissante de Vente-Privée.com. En neuf ans, elle y gravit les échelons à la coordination des ventes France, puis Europe, puis à la direction de la production digitale, à la tête de 600 personnes. «Elle a géré la coordination des ventes lorsque l’entreprise a doublé en taille. Elle a su accompagner cette forte croissance, et mobiliser les compétences nécessaires dans les équipes», souligne Jean-Michel Guarneri, maintenant directeur général d’Oscaro.com, ex-Vente-Privée.com.
Fleximobile
Chez Bouygues Telecom, à 34 ans, la voilà donc qui embarque à bord d’un autre paquebot. «Olivier Roussat [le PDG] estime qu’il faut mettre sur le digital des personnes de moins de 35 ans», sourit-elle. Quelle continuité entre le e-commerce et un géant des télécoms? Jean-René Cazeneuve, directeur général adjoint en charge du commerce, l’a fait venir «parce que le digital est devenu un canal de vente, et qu'il doit apporter des profils en rupture avec ceux des télécoms», estime-t-elle. «Nous sommes opérateurs mais au cœur de la transformation digitale: nous avons besoin de compétences sur la digitalisation de la relation clients», complète Jean-René Cazeneuve.
Elle s'applique à mettre en mouvement un management participatif, qui s'impose dans l'univers numérique. «Je fais confiance, je délègue facilement», estime-t-elle. Mais elle fait aussi siennes les méthodes de management maison qui favorise mobilité et flexibilité: «Mes équipes sont en “flex office”, sans bureau fixe attribué, elles peuvent changer de bureaux en open spaces selon leurs missions», précise-t-elle.
Au quotidien, elle préfère les points informels aux e-mails, et passe sur les plateaux. Elle recourt aussi à Link, l’outil de chat interne. Elle organise une réunion hebdomadaire avec ses équipes. La recherche de consensus ne signifie pas pour autant indécision. Car Solenne Pasqueletti n'hésite pas à trancher. «Chez Vente-Privée.com, à mon premier poste, j’ai dû mettre fin à une période d’essai au bout de trois semaines», se souvient-elle. «Elle est de la même génération que son équipe, qui a 30 ans de moyenne d'âge, souligne Jean-René Cazeneuve. Mais c’est une main de fer dans un gant de velours: elle sait ce qu’elle veut.»
