Introduit il y a un peu plus d’an an à la Bourse de New-York, le chinois Alibaba poursuit sa stratégie de diversification. Le groupe, dont le siège social est situé à Hangzhou, a annoncé la prochaine acquisition d’un des principaux titres de Hong-Kong, le South China Morning Post, quotidien d’expression britannique créé en 1903. L’opération se monte à 242,1 millions d’euros.
Alibaba, qui a déjà investi dans une société de production audiovisuelle ou une entreprise de cartographie, met la main sur le groupe média SCMP, l’un des plus importants de l’ex-colonie britannique, éditeur également des versions locales de Elle, Cosmopolitan, Esquire, The Peak ou Harper's Bazaar.
«Avec une expertise reconnue, notamment dans l'internet mobile, Alibaba est en excellente position pour utiliser au mieux la technologie afin de créer du contenu de manière plus efficace et d'atteindre une audience globale», affirmait récemment Robin Hu, PDG du le South China Morning Post. «Notre objectif est d'étendre le lectorat du South China Morning Post à travers le monde grâce à la distribution numérique et un accès plus facile aux contenus», avait commenté quant à lui Joe Tsai, vice-président exécutif du groupe Alibaba.
En Asie, ce rachat fait craindre une mainmise accrue de Pékin sur la presse de Hong-Kong. Même si le dirigeant d’Alibaba affirme que «le journal continuera à faire preuve d’objectivité, d'exactitude et d'équité», il estime aussi que les médias occidentaux font preuve de parti pris contre la Chine. «De nombreux journalistes travaillant pour les médias occidentaux s'opposent au système de gouvernance en Chine et cela déforme leur couverture. Nous voyons les choses différemment, nous pensons que les choses doivent être présentées telles qu'elles sont», a déclaré Joe Tsai.
