Audiovisuel
Le directeur de la communication du groupe Hachette Livre et ex-dircom de TF1 commente pour Stratégies l'actu de la semaine passée.

Le rapprochement Bouygues Telecom-Orange et l’hypothèse d’une ouverture des discussions sur TF1.

Imaginons, si l’affaire se fait, un conseil d’administration d’Orange: Martin Bouygues, un pilier du capitalisme familial, pragmatique et carré, devrait cohabiter avec les hauts fonctionnaires de l’Agence des participations de l’Etat, sans pouvoir, souvent sans directives, et sans implication personnelle. Voilà une situation qui ne saurait perdurer. D’où cette hypothèse: et si Bouygues comptait sur un futur gouvernement de droite pour céder les participations résiduelles de l’Etat dans quelques sociétés du secteur concurrentiel, comme Air France, Renault… ou Orange? Le besoin d’argent frais sera pressant, et ces participations ne servent à rien, si ce n’est à persuader le personnel qu’il appartient encore à la fonction publique, ce qui plombe la compétitivité de ces entreprises. Avec la vente d’Alsthom, Bouygues a largement la trésorerie et la capacité d’endettement pour racheter les 15% de l’Etat. Avec 30% du capital, ou plus si TF1 fait partie des apports, Bouygues prendrait le contrôle effectif d’un Orange renforcé et ultradominant. De troisième opérateur, il passerait premier!

 

Le démarrage prochain de LCI sur le gratuit avant le lancement de la future chaîne d’info du service public?

Nonce Paolini s’était promis de corriger l’erreur stratégique qu’avait commise Patrick Le Lay en dédaignant la TNT gratuite. C’est là un beau cadeau qu’il fait à Martin Bouygues à quelques semaines de prendre sa retraite. On peut penser par ailleurs qu’il a su profiter de circonstances favorables. Comment, en effet, le CSA aurait-il pu autoriser la création d’une quatrième chaîne d’info financée par le contribuable, tout en condamnant au dépôt de bilan la chaîne privée historique?

 

L’appui d’Emmanuel Macron, au CES de Las Vegas, à la commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Verstager, à propos de Google.

Il ne faut pas prendre les palinodies des politiques au sujet de l’optimisation fiscale des Gafa pour argent comptant. Ils savent tous que la solution ne passe pas par des procédures visant ces dernières, mais par une harmonisation des fiscalités des pays membres de l’Union. Or de cela, ni Jean-Claude Juncker, le patron de Mme Verstager, ni Emmanuel Macron n’en veulent, à aucun prix. Le premier parce que, en tant que premier ministre du Luxembourg, il a pratiqué le «rescrit fiscal» à grande échelle (Amazon peut lui dire merci!), et que cela ne manquerait pas de ressortir avec fracas à l’occasion d’une procédure. Et le second parce que la France, championne des prélèvements obligatoires,  devrait aligner sa fiscalité sur la moyenne de celles des pays membres, ce qui coûterait plusieurs dizaines de milliards au budget de l’Etat. Ce ne serait, au demeurant, pas une mauvaise idée, mais elle est contraire à la doxa socialiste. Et Emmanuel Macron est socialiste, n’est-ce pas?

 

Les bons chiffres du livre en 2015 et la résistance du papier au tout-numérique

Voilà qui devrait inspirer un peu d’humilité à tous ceux qui prédisaient il y a peu l’avènement du numérique et la fin programmée du livre imprimé! C’est une bonne nouvelle pour les libraires, et donc pour les éditeurs et les lecteurs. Aucun algorithme ne pourra jamais remplacer le coup de cœur qu’un libraire partage avec son client, ou le hasard qui fait que celui-ci se trouve au contact, dans une librairie, avec un ouvrage qu’il ne cherchait pas mais qui suscite son intérêt.

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