Audiovisuel
Malgré une actualité chargée, RTL et France inter ont vu leur audience légèrement reculer en novembre-décembre, selon les chiffres publiés le 20 janvier par Médiamétrie. Europe 1 et France info tirent leur épingle du jeu.

Attentats du 13 novembre, élections régionales en décembre: la fin d’année 2015 a été chargée en actualité et pourtant, la plupart des radios généralistes n’ont pas vu leurs audiences progresser de façon spectaculaire, contrairement au lendemain des attentats de janvier 2015. Selon les audiences publiées le 22 janvier par Médiamétrie, seule Europe 1 est en progression parmi les radios généralistes, avec une audience cumulée (AC) de 9,1% (+0,4 point en un an) pour une part d’audience (PDA) de 7,4% (+0,2 point).

Si RTL reprend à NRJ le leadership en audience cumulée, la station de la rue Bayard subit un petit recul, tant en AC (-0,2 point, à 12%) qu’en PDA (-0,2 point, à 11,5%). France Inter est quasiment stable en nombre d’auditeurs (10,4%, -0,1 point) mais progresse en part d’audience (+0,4 point, à 9,9%) grâce à une durée d’écoute en hausse de 7 minutes. RMC est stable (7,9% en AC, 6,4% en PDA) tandis que la généraliste France Bleu recule (-0,5 point en AC à 7,4%, -0,1 point en PDA à 6,5%).

«Après avoir bénéficié de l’actualité forte dans les jours qui ont suivi les attentats, les radios généralistes ont connu le phénomène inverse avec une baisse de la consommation d’information des Français», estime Christopher Baldelli, président du groupe RTL.

«Nous avons été frappé par la moindre récurrence du média. Avant, quand il y avait un drame, cela impactait longtemps la consommation du média. Cette fois-ci, cela a été beaucoup plus limité dans le temps», renchérit Frédéric Schlesinger, directeur délégué aux antennes et aux programmes de Radio France.

 

«Le réflexe France Info»

 

Outre Europe 1, France Info affiche des audiences en hausse sur la période, à 8,4% d’audience cumulée (+0,3 point) pour une PDA de 3,7% (+0,3 point). «Nous avons réussi à recréer le reflexe France Info en cas d’actualité majeure», assure Frédéric Schlesinger, qui rappelle que la station, repositionnée à la rentrée 2014, réalise son meilleur score depuis trois ans.

«Les radios qui ont performé sont celles qui ont apporté un contenu différenciant: France Info et Europe 1», insiste de son côté Fabien Namias, directeur général d'Europe 1. Si la radio se compare à une saison 2014-2015 «qui n’était pas un bon cru», de l’aveu même du dirigeant, Europe 1 récolte notamment les fruits de son offensive sur les élections régionales, avec l’organisation, en partenariat avec I Télé et Le Monde, des débats entre les principaux candidats à Paris, Marseille et Lille.

A elle seule, la matinale d’Europe 1, qui génère 60% de l’audience de la station et autant en ce qui concerne les recettes publicitaires, a bondi de 5,2%, à 3,3 millions d’auditeurs quotidiens entre 6 heures et 9 heures. Au quart d’heure moyen, cela représente 1,348 million d’auditeurs entre 7 heures et 9 heures, soit 51 000 paires d’oreilles supplémentaires en un an. Parmi les généralistes, seule la matinale de France Inter progresse également, de 43 000 auditeurs au quart d’heure moyen, à 1,789 million.

La matinale de RTL rassemble 1,607 million d’auditeurs chaque quart d’heure entre 7 heures et 9 heures, soit 99 000 de moins qu’il y a un an. Egalement en recul, celle de RMC (757 000 auditeurs au QHM entre 7 heures et 9 heures, -43 000).

«La perte de statut pour la radio est incontestable et le phénomène s’accélère avec les smartphones et les réseaux sociaux. Le groupe Next Radio TV a anticipé cette mutation: sur la matinale de Jean-Jacques Bourdin par exemple, trois heures sur les quatre que dure l’émission sur RMC sont diffusées sur nos chaînes de télévision, ce qui se répercute forcément sur les audiences de la radio», conclut Frank Lanoux, directeur général de RMC et directeur délégué de Next Radio TV (BFM TV...).

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