E-commerce
Face au succès croissant d’Amazon Premium, la start-up Easy Life Premium parie sur une stratégie multi-enseignes pour offrir les frais de ports moyennant un abonnement.

«La coccinelle est le seul animal utilisé en culture bio pour lutter contre les nuisibles.» Quand Patrick Robin, fondateur d’Easy Life Premium, justifie le choix de la bête à bon Dieu comme logo de sa start-up, son ennemi n’est pas difficile à identifier: Amazon et son programme de fidélité Premium (Prime aux Etats-Unis), qui, en France, offre la livraison en 24 heures aux clients qui déboursent 49 euros par an. Près de 80 millions de foyers dans le monde seraient aujourd’hui membres, dont 2,5 millions en France.

«Nous voulons proposer une alternative à ce programme afin que les cyberacheteurs ne se retrouvent pas dans dix ans à faire tous leurs achats en ligne sur Amazon», explique le serial entrepreneur, également patron de la banque d’affaires Avolta Partners, qui conseille les jeunes pousses dans leur levée de fonds. Pour lui, il y a urgence: Amazon devrait prochainement offrir à ses abonnés français l’accès à son catalogue VOD. Et l’arrivée dans l’Hexagone d’Amazon Fresh (produits frais) et peut-être demain d’Amazon Prime Now (livraison en une heure) pourraient encore accélérer le mouvement.

Douleur levier

«Sur internet, la facturation de frais de port est la première cause d’abandon de panier, d’où l’idée de transformer cette douleur en levier marketing. Et pour contrer l’offre Amazon Premium, personne ne peut lutter seul», ajoute Patrick Robin, qui, par le passé, a notamment fondé le site d’e-commerce 24h00.fr, devenu agence digitale.

Pour 49 euros par an, 4,95 euros par mois, Easy Life Premium proposera à ses abonnés la gratuité des frais de livraison et de retour pour l’ensemble des sites partenaires. Une douzaine ont d’ores et déjà donné leur accord, parmi lesquels Carrefour, Galeries Lafayette, Spartoo ou encore Etam. Le service devrait se lancer autour de l’été, quand 20 enseignes au moins auront rejoint le programme. Objectif, atteindre le million d’abonnés d’ici fin 2017, pour un total de 50 à 100 enseignes et marques partenaires.

Prochaine étape après le lancement en France, le déploiement d’Easy Life Premium en Europe, pour lequel la start-up pourrait chercher à lever 2 à 5 millions d’euros l’an prochain. Actuellement, 70% du capital est détenu par Patrick Robin lui-même, 20% par Avolta Partner, les 10% restant revenant aux collaborateurs (4 salariés aujourd’hui). «Le constat est le même sur l’ensemble du continent européen», insiste le dirigeant.

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