Dossier Bilan presse
Malgré une nouvelle année de baisse pour la diffusion de la presse, les éditeurs de quotidiens et magazines commencent à tirer du numérique des revenus de plus en plus significatifs, dans un contexte de consolidation du secteur. La réinvention de leur modèle est en marche.

Année après année, le digital gagne du terrain sur le papier. En 2015, les versions numériques ont représenté 3,3% de la diffusion France payée (DFP) de l’ensemble de la presse grand public, selon l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM), née de la fusion de l’OJD et d’Audipresse. En 2014, elles ne représentaient que 1,9%, une différence qui s’explique par la prise en compte des ventes par tiers numériques et, surtout, par le boom des lectures en mobilité, que confirment les études d’audience One et One Global, également publiées par l’ACPM. «L’ensemble de la presse française laisse apparaître, à périmètre constant, une forte croissance des versions numériques, qui permet de limiter l’infléchissement de la diffusion», explique l’ACPM.

Pour autant, le digital est encore loin de compenser le recul du papier : au global, la diffusion France payée de la presse française a baissé de 3,8% en 2015, autant qu’en 2014 et 1,1 point de moins qu’en 2013. La presse quotidienne nationale est la famille qui s’en sort le mieux, avec une baisse de seulement 1,5% l’an dernier, qui peut s’expliquer par la tragique actualité qui a marqué l’année, de Charlie hebdo aux attentats du 13 novembre, et qui a poussé des Français au kiosque. Les quotidiens régionaux ont terminé l’année à -3,6%, la presse hebdomadaire régionale à -4,7%, les quotidiens du 7e jour à -3,2%, la presse magazine à -4,9% et la presse professionnelle à -5,2%.

Sur le plan des recettes aussi, le digital n’est plus insignifiant même si la situation est très contrastée d’un groupe à l’autre. Sipa-Ouest France a, par exemple, réalisé l’an dernier 14% de son chiffre d’affaires sur le numérique. Pour le groupe Figaro, cette part grimpe à 32%. La multiplication des développements sur le digital que mènent les principaux groupes de presse – dont nous publions ci-après l'état de santé, à l'exception du groupe Ebra qui ne communique pas ses chiffres – et la consolidation du secteur devraient accélérer encore cette mutation. Tous ne demandent qu’à y croire.

 

Retrouvez tous les chiffres de diffusion et d’audience, titre par titre, sur le site www.acpm.fr

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