Après une période de forte croissance externe et de consolidation, l’éditeur en ligne (racheté en 2013 par Fimalac ) met le cap sur l’internationalisation et le développement de nouveaux services aux marques. Depuis 2007, le pure player construit son audience et déploie des marques médias autour de cinq verticales thématiques dont les contenus nourrissent 50 sites et applications dans le monde (dont Allociné, Pure People, jeuxvideo.com…). Le média pèse toujours plus sur le marché. Au total, Webedia rassemble plus de 28 millions de visiteurs uniques par mois en France et plus de 90 millions dans le monde. Au cœur de sa stratégie à l’international, le Brésil et l’Allemagne, puis les Etats-Unis et la France font figure de marchés à fort potentiel.
Au-delà de l’activité publishing, Webedia mise cette année sur le pôle services, dont les ambitions seront portées par Raphaël Grandemange. Nommé le 2 mai à la tête de Webedia Services, il entend mettre toute son expertise du digital et des médias au service de ce pôle, orienté brand marketing. Ex-DG de Starcom Mediavest Group pour la France et jusqu’alors président de la Commission digitale de l’UDECAM, Raphaël Grandemange a pour objectif de positionner Webedia comme «premier acteur de la Brand Tech française». Les ambitions du département sont à la hauteur des résultats du groupe. Webedia devrait réaliser 200 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2016 (vs 135 millions en 2015). De son côté, Webedia Services doit suivre la tendance en hissant sa part du chiffre à 30% contre 27% en 2015.
Concilier data et création
L’activité de ce département de 300 personnes, lancé en 2008, regroupe les expertises éditoriales, digitales et techniques proposées aux marques pour leur communication online. Elle s’articule autour de 4 métiers: conseil, contenu, engagement et analytics. «Nous sommes leader sur le secteur du content marketing», indique le nouveau directeur général. Si l’activité était novatrice en 2008, elle est aujourd’hui concurrencée par de nombreux acteurs. «La publicité explose et le digital sera sans doute le premier média investi en 2016, devant la télévision. Mais en même temps, en tant qu’éditeur, nous devons faire face à la montée en puissance du phénomène de l’ad-blocking, qui monte jusqu’à 40% sur certaines de nos communautés», analyse Raphaël Grandemange. Pour continuer à engager l’audience du public auprès de ses marques, Webedia Services doit «imaginer de nouveaux formats publicitaires mixant data et contenus renouvelés». Au sein du pôle co-existent une centaine de journalistes et une vingtaine de créatifs. «Nous voulons concilier le monde de la data et de la création en utilisant des solutions de personnalisation de masse des contenus», poursuit-il. Concrètement, proposer au marché (annonceurs et agences) des solutions pour mieux cibler le contenu, notamment à travers des logiques de SEO très poussée. «Il y a aujourd’hui un déficit de contenus pour nourrir des audiences hypersegmentées», résume Raphaël Grandemange. Enfin, rappelons que le groupe a racheté, en début d’année, l’agence Semantiweb, spécialisée dans les techniques d’écoute du web afin de donner du sens à cette vaste chambre d’écho digitale. Côté data, l’offre du groupe s’est récemment enrichie avec la prise de participation majoritaire dans la société de datamarketing Camp de bases. «Rassembler tous les leviers de compréhension de l’audience reste notre priorité», conclut le nouveau directeur général.
