Quatre boules de cuir… et une cinquième installée dans un coin du ring. Celle-ci n’était pas en cuir, mais composée de huit caméras grand-angle capables de retransmettre, en les combinant, une image à 360 degrés. Pour fêter le grand retour de la boxe sur son antenne, Canal+ avait, vendredi 20 mai, sorti le grand jeu: une dizaine de caméras autour du ring installé dans le palais des Sports de Paris, plus cette onzième, celle à 360 degrés permettant de suivre les combats de manière immersive via un smartphone et/ou une paire de lunettes adaptées à la réalité virtuelle.
Depuis le début de l’année, les expérimentations se multiplient. En sport, c’est le cas en ce moment avec Roland-Garros, mais aussi dans le divertissement: Nouvelle star, sur D8, a eu droit à sa couverture en direct en 360 degrés. «Nous travaillons sur cette technique», confirme Xavier Devreker, directeur des sports chez Euromédia. Celle-ci semble maitrisée. Le seul problème, surmontable, est la transmission des images en haute définition: elle nécessite un flux très important.
Théâtre ou concert virtuel
«Notre travail est aussi de réfléchir à l’aspect éditorial de ces images, poursuit le dirigeant de la société de production. Les images 360 degrés ont elles un sens? Pour un match de football, une vision à 180 degrés à partir d’une tribune centrale peut ainsi suffire.» L’aspect innovation n’a qu’un temps. Pour s’imposer, le 360 degrés devra dépasser l'aspect gadget aux yeux du téléspectateur.
Si le sport est le premier terrain d’expérimentation, c’est le divertissement qui pérennisera certainement le standard. «Ce peut être une pièce de théâtre ou un concert, en direct, avec une caméra installée au premier rang, pour regarder l’événement comme si l’on était assis dans un fauteuil dans la salle», imagine Xavier Devreker. Une place que l’on aura achetée.
En bonus, à l’entracte, l’interactivité permettrait de pénétrer dans les coulisses… ou de commander le programme officiel. Le modèle économique du 360 degrés est également très vaste.
