Affichage
Le père de l’Abribus est décédé vendredi 27 mai. Jean-Claude Decaux avait 78 ans. Il avait légué son entreprise, devenue leader mondial de la communication extérieure, à ses trois fils, Jean-François, Jean-Charles et Jean-Sébastien.

Jean-Claude Decaux, qui a inventé l’Abribus, et plus généralement l’affichage urbain commercial, est décédé vendredi 27 mai. Il avait fondé sa société en 1955 pour en faire l’un des leaders mondiaux de la communication extérieure. JC Decaux pèse aujourd’hui près de 3,21 milliards d’euros de chiffre d’affaires et commercialise plus d’un million de faces publicitaires dans le monde. Le groupe s’était fortement développé depuis 1999 et le rachat d’Avenir en France, spécialiste du grand format. La société française est présente dans plus de 75 pays et se revendique numéro un de la communication extérieure dans tous les continents, sauf l’Amérique du Nord. L’an passé, JC Decaux avait mis la main sur le contrat de New York grâce au rachat de son concurrent Cemusa. Le groupe est en cours d’acquisition de Metrobus, en attendant le feu vert de l’Autorité de la concurrence.

 

Jean-Claude Decaux était sorti de l’ombre médiatique en 1999, quand son groupe, jusqu’alors cantonné dans le mobilier urbain, s’était offert Avenir pour 1,164 milliard d’euros (6 milliards de francs à l’époque), convoité alors par des groupes américains. L’opération avait mis un coup de projecteur sur un groupe plutôt discret sur ses affaires. Ses contrats à long terme, notamment avec la Ville de Paris, avaient été attaqués par ses concurrents. JC Decaux profitait alors d’avenants glissants pour prolonger les engagements avec les mairies. Depuis, des appels d’offres sont obligatoires pour ce type de marchés publics.

Pierre par pierre

Fin commercial et doté d’un entregent politique, Jean-Claude Decaux a construit son empire pierre par pierre depuis 1964, et son premier contrat d’Abribus avec la Ville de Lyon. L’homme invente alors un nouveau support commercial. Son idée n’avait pas été retenue par un ancien roi de l’affichage, Jacques Dauphin, qui aurait, selon la légende, éconduit le jeune Jean-Claude. Après Lyon, ce fils d’un marchand de chaussures a conquis de nouvelles municipalités, notamment Paris, et développé son offre. Abribus, Mupi, Pisa sont devenus des noms communs pour les publicitaires. Dans les années 2000, JC Decaux s'est également implanté dans les aéroports via l'exploitation des espaces publicitaires, tant en France (Paris-Roissy, Lyon…) qu'à l'international. En juillet 2007, afin de compléter par une gamme de services son contrat avec la ville de Paris, le groupe lance les Vélib, un dispositif de prêt de vélos qui touche aujourd'hui 1800 stations dans Paris et 30 communes limitrophes de la capitale.

 

Amoureux de vélo, une passion qu’il a transmise à ses fils, Jean-Claude Decaux était un maniaque de la propreté. A Plaisir, dans les Yvelines, où est installé le fief du groupe et sa recherche et développement, la pelouse est taillée au millimètre, et les entrepôts ont des airs de clinique. En 2000, il laissait les destinées de son groupe à deux de ses fils, Jean-François et Jean-Charles. Jean-Sébastien, le troisième, les rejoindra un peu plus tard. Mais avant cela, Jean-Claude Decaux les avait enjoint à poser, eux aussi, des affiches avec les équipes. Autodidacte, l’homme voulait transmettre l’amour de son travail à ceux qui lui succéderaient.

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