Télévision

Le Comité d'éthique mis en place par Canal+, à la demande du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), est finalement réduit à quatre membres, ont indiqué les dirigeants du groupe devant des députés mercredi 1er juin, après le désistement de deux personnalités contestées pour conflit d'intérêt. Le comité comprend, comme annoncé en janvier, deux ex-membres du CSA, Michèle Reiser, réalisatrice et productrice et Jacqueline de Guillenchmidt, magistrate qui a siégé au Conseil constitutionnel.    Y figure aussi Jean-Marie Coulon, président honoraire de la Cour d'appel de Paris, et l'économiste Colette Neuville, présidente de l'Association de défense des actionnaires minoritaires.   

 

En revanche, deux membres se sont désistés, a précisé mardi 31 mai le président du groupe, Jean-Christophe Thiery: René Ricol, ex-Commissaire général à l'investissement, et Jean-Marie Colombani, ancien du Monde et directeur de Slate.fr, qui «ont décidé de ne pas intégrer» ce comité, mis en place après plusieurs polémiques sur l'indépendance de la chaîne. Leur désignation avait suscité de vives réactions car les deux hommes ont des liens d'affaires avec le patron du groupe, Vincent Bolloré. Des liens critiqués entre autres par le député PS Patrick Bloche, dont la proposition de loi sur l'indépendance des journalistes repasse actuellement devant l'Assemblée et qui présidait cette audition mardi devant la Commission des affaires culturelles.   

 

Le n°2 du groupe, Maxime Saada, interrogé par plusieurs députés sur l'indépendance de la rédaction, a par ailleurs réfuté avec force toute accusation de censure à Canal+. «Il n'y a pas une chaîne qui soit autant dans la dérision de ses dirigeants que Canal+, encore aujourd'hui. Nous avons la preuve tous les jours de cette liberté», a-t-il assuré.  «Pour le Mutuel [allusion à l'enquête sur le Crédit Mutuel, banque partenaire du groupe, déprogrammée par la chaîne l'an dernier], je préside le comité qui choisit les investigations et il n'y a jamais eu aucune censure, aucune instruction, d'où qu'elle vienne», a-t-il affirmé. «Il n'y a aucun fait précis et concret sur la censure qui a été démontré. La SDJ [Société des journalistes] de Canal+ n'a jamais eu une liberté aussi importante», a-t-il lancé. Canal+ avait engagé puis renoncé en octobre à une procédure de licenciement contre Jean-Baptiste Rivoire, rédacteur en chef adjoint de «Spécial Investigation», dont l'équipe avait réalisé l'enquête sur l'évasion fiscale au Crédit Mutuel, finalement diffusée sur France 3.

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