Streaming
En se lançant sur le marché des plateformes de distribution de contenus avec Cstream, son offre de streaming , Cdiscount entend bien fidéliser ses clients. Après Amazon, la Fnac et Price Minister.

Tout le monde l’attendait sur ce créneau, mais pas forcément avec une offre aussi forte. En donnant à ses clients la possibilité de regarder des films ou séries en streaming, d’écouter de la musique ou de lire des livres électroniques en illimité, pour 9,99 euros par mois, Cdiscount a tapé large. Le site rejoint ainsi Amazon, et son offre Prime (Premium en France), qui permet d’obtenir le même service pour les abonnés de son programme fidélité. Le but ? «Démocratiser l’accès au streaming, argue Emmanuel Grenier, le PDG de Cdiscount. Il y a un marché à aller chercher. 90% des familles ne consomment pas de streaming en France.»

Le catalogue de Cstream contient 1000 programmes pour enfants contre 300 films. Un chiffre qui démontre l’enjeu «familial» du lancement de «cette offre rentable», selon Emmanuel Grenier. Le site d’e-commerce s’est associé à VOD Factory, une société parisienne qui œuvre aussi pour les services de SFR et de la Fnac. Bon nombre de sites marchands proposent, en effet, déjà une offre de vidéos ou de musique en streaming. Amazon a lancé Prime à travers le monde, la Fnac a commencé avec la musique (Fnac Jukebox) ou la vidéo (Fnac Play), et, depuis deux ans, même PriceMinister (groupe Rakuten) propose en Europe des livres électronique sur Kobo, sa marque de liseuse, ainsi que des films via la plateforme Wuaki TV, qui lui appartient. Seule différence : les films sont à louer.

Fidéliser le client

En se lançant dans le streaming, les acteurs du e-commerce cherchent à retenir le consommateur. «L’objectif est de recruter de nouveaux clients, mais il y a aussi un enjeu de fidélisation fort», admet le PDG de Cdiscount. Une fois abonné, le client aura toujours le site en mémoire pour ses achats, la bataille de la fidélisation se faisant désormais sur le «contenu». Prime était au départ un abonnement avec des réductions sur les frais de port. Puis, il a intégré d’autres services. De la même manière, Cdiscount réfléchit à des liens avec son programme fidélité «Cdiscount à volonté». «Nous pensons aussi à des offres "bundle": pour une télévision achetée, un abonnement d’un an offert au film en streaming, par exemple», dévoile Emmanuel Grenier. À terme, la régie de Cdiscount, 3W Régie, pourrait entrer dans le jeu pour proposer des espaces publicitaires.

Chez Price Minister, l’offre devrait également évoluer sous peu. «Nous avions d’autres priorités depuis le lancement de Wuaki TV en France : moderniser notre site, développer la vente entre particuliers, et se concentrer sur le mobile», raconte Fabien Versavau, directeur général adjoint de Price Minister. Depuis quatre mois, le site propose son «Priceclub», un programme de fidélité gratuit, qui rassemble déjà 200 000 personnes, soit un client sur cinq. Pour chaque achat ou dépôt d’avis, le consommateur gagne des points donnant lieu à des remises. «Mais nous réfléchissons à une offre élargie qui intégrerait des réductions de frais de port», avoue Fabien Versaveau. Et sans doute prochainement, une passerelle avec la plateforme Wuaki TV.

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