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Face à la fronde des annonceurs qui ne veulent pas voir leurs publicités sur des contenus dégradants, la filiale de Google opère un premier tri, par l’audience.

Youtube a arrêté de placer des publicités sur des sites recevant moins de 10 000 visites pour tenter d'empêcher leurs propriétaires de gagner de l'argent par le biais de vidéos agressives ou piratées, a-t-il annoncé jeudi 6 avril. Youtube, qui appartient à Google, tente de faire face à un mouvement de désaffection des annonceurs qui ne veulent pas que leurs messages publicitaires soient affichés lors du visionnage de ces vidéos contestées. «Ce nouveau seuil nous permet d'obtenir assez d'informations pour s'assurer de la probité du site, indique sur un blog Ariel Bardin, responsable de la gestion produits chez Youtube. Cela permet également de nous assurer que ce site se conforme à nos règles éthiques et publicitaires.»

Youtube prévoit également d'ajouter à ces mesures des procédures de pré-examen pour les «nouveaux créateurs qui veulent développer des sites générateurs de revenus», complète Ariel Bardin.

Contrôles internes également renforcés

Après qu'un site a dépassé les 10 000 visites, les vidéos qu'il diffuse seront passées en revue pour vérifier si elles se conforment aux principes édictés par le site d'hébergement. Cela garantira que «les revenus n'aillent qu'aux créateurs qui jouent le jeu», a affirmé Ariel Bardin. Google avait annoncé lundi 3 avril qu'il collaborerait avec des acteurs externes pour s'assurer que les publicités de ses annonceurs ne soient pas placées près de contenus polémiques, ses contrôles internes ayant déjà été renforcés grâce à l'intelligence artificielle après la fronde de plusieurs grandes marques.

La filiale britannique d'Havas, les banques RBS et HSBC, The Guardian, la BBC et même le gouvernement britannique, entre autres, ont décidé de suspendre leurs publicités sur plusieurs plateformes de Google, dont Youtube, après avoir découvert mi-mars dans The Times que leurs annonces étaient parfois placées en ligne à côté de contenus antisémites, incitant à la haine ou faisant l'apologie du terrorisme.

Le boycott s'est étendu aux États-Unis, où les géants des télécommunications AT&T et Verizon ont également retiré leurs publicités. Une fronde particulièrement délicate pour Google puisque la publicité numérique est son principal moteur de croissance.

 

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