Prix de la rédaction

Le pure player d’information Mediapart vient de fêter ses dix ans et il n’a jamais été aussi rentable. Un constat réjouissant dans un paysage médiatique chahuté, où le secteur de la presse annonce trop souvent des résultats à la baisse. Le pari audacieux d’Edwy Plenel de lancer un site d’information libre et indépendant basé sur le journalisme d’investigation, est réussi. Son modèle économique est solide et a encore fait la preuve de son succès en 2016. Lors de la présentation de ses comptes, le 9 mars, l’équipe a annoncé un bénéfice net de près de 1,9 million d'euros en 2016, contre 716 000 euros pour l'exercice 2015. Le site a su fidéliser son audience puisque fin février de cette année, Mediapart comptait plus de 136 000 abonnés (+10%), malgré une légère augmentation de son tarif pour les nouveaux abonnés (11 euros par mois). «Nous avons poursuivi notre croissance et renforcé notre indépendance», s'est félicitée la directrice générale et cofondatrice du site, Marie-Hélène Smiejan. Edwy Plenel a même été invité en avril à exposer ses recettes devant le département médias de l'université de Chicago, qui a fait de Mediapart l'un de ses «case studies». Cette bonne santé financière lui a permis de recruter neuf nouveaux salariés en CDI en 2016, dont quatre journalistes. Mediapart compte aujourd'hui 74 salariés, dont 45 journalistes. 

Un site indépendant érigé en modèle

Mediapart est détenu en majorité par ses six fondateurs, la Société des amis de Mediapart (près d'une cinquantaire d'investisseurs) et ses salariés, qui ont racheté conjointement une partie du capital en 2016 pour un montant de 1,36 million d'euros, même si 38% du journal reste encore détenu par les sociétés Doxa et Ecofinance, qui ont soutenu le site à ses débuts. Ce modèle économique payant pour un titre de presse numérique a donc tout le soutien des abonnés Mediapart, toujours plus nombreux.

La diversification des contenus

Le site investit dans la recherche et développement ainsi que dans des projets éditoriaux réunissant vidéos, réseaux sociaux et production vidéo, tout en maintenant ce qui fait l’ADN de la marque: le journalisme d’investigation. Le site diversifie son offre éditoriale en se lançant dans la production d'émissions diffusées sur le web (comme «En direct de Mediapart») et dans des enquêtes, comme les «Football Leaks», une immense fuite de données sur les dessous financiers du football européen publiée en collaboration avec des médias membres du réseau European Investigative Collaborations. Par ailleurs, sa Revue du crieur, un trimestriel papier édité avec les éditions La Découverte, se vend lui autour de 8 500 exemplaires.

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