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Après le départ de Frédéric Aurand, Philippe Hersant, héritier du "papivore", reprend les rênes de son groupe. Mais il laissera prochainement sa place à un nouveau président du directoire.
Ce ne sera qu'une reprise en main temporaire. Groupe Hersant Média (GHM) a en effet mandaté un cabinet de chasseurs de tête depuis une quinzaine de jours pour trouver un successeur à Frédéric Aurand, démissionnaire de la présidence du directoire. Il n'empêche que, pour quelque temps encore, c'est Philippe Hersant en personne qui prend les rênes du groupe éditeur de La Provence, Nice Matin, Paris Normandie, France Antilles et surtout des 280 éditions de Paru Vendu, les journaux d'annonces de la Comareg. L'héritier de Robert Hersant laisse par la même occasion sa place de président du conseil de surveillance à son frère Michel, dit Mick, patron de l'agence Mercury Publicity à Londres.
Une «divergence stratégique» avec l'actionnaire semble à l'origine du départ de Frédéric Aurand. Depuis 18 mois, Philippe Hersant semblait en effet de plus en plus réticent à appuyer les choix d'investissements ou de restructuration de son patron opérationnel.
Reprise des négociations bancaires
Le groupe, qui dépend aux deux tiers de la publicité, subit depuis un an le ressac de la publicité, qui s'est d'ores et déjà traduit par un recul de 3% de son chiffre d'affaires en 2008, à 900 millions d'euros, et par un résultat négatif. La crise des annonces automobiles et immobilières, tout comme celle de la publicité, ont particulièrement affecté Nice Matin et la Comareg, qui ont engagé des plans sociaux en début d'année. D'autres sociétés du groupe devraient suivre… Parallèlement, GHM a commencé à se désengager des télévisions locales, encore lourdement déficitaires (lire l'encadré).
Pour faire face à cette situation économique délicate, Frédéric Aurand a proposé de céder le groupe France Antilles et de trouver de nouveaux fonds propres. Deux points de divergence avec l'actionnaire, même si la santé du groupe se détériore encore, alors que l'endettement atteint 150 millions d'euros du fait de l'acquisition de la Comareg et des quotidiens du sud de la France. Si GHM honore ses échéances de remboursement, il n'en va pas de même de certains indicateurs, comme le ratio entre dette et excédent brut d'exploitation. Le groupe a donc été obligé de rouvrir cette année des négociations avec ses banques (Natexis, BNP Paribas et West LB).
Cap 24 cédé au groupe Krief
Groupe Hersant Média, propriétaire à 40% de la chaîne de TNT francilienne Cap 24, et les autres actionnaires (Lagardère et groupe Banques populaires-Caisses d'épargne) ont vendu leurs actions au groupe Krief. Après avoir arrêté l'an dernier Télé Alsace, GHM édite également des chaînes TV à Troyes, Grenoble, Orléans, Caen et Reims.