Le bilan annuel du CNC, rendu public le 15 avril, montre un essoufflement de la fiction française au profit du documentaire.

À 203,8 millions d'euros, le fonds de soutien audiovisuel du CNC connaît un léger repli en 2010 (-0,8%) du fait d'une baisse de volume des œuvres de fiction aidées (-2,6%). Bien que France Télévisions ait augmenté ses commandes l'an dernier de 12,1%, pour représenter plus de la moitié des investissements dans la production de fiction, il ne parvient pas à compenser le désengagement des diffuseurs privés historiques (TF1, M6, Canal+) envers un genre qui perd de l'importance sur ses différents formats (arrêt des feuilletons quotidiens, baisse de production des séries de 26 minutes et de 52 minutes). Seules les fictions unitaires de 90 minutes et les coproductions européennes, à l'instar de la série XIII, sont en plein essor.

 

Résultat, avec 34,9% des montants investis (71,1 millions d'euros), la fiction laisse sa place de premier genre à bénéficier des aides du CNC, au profit du documentaire qui draine 75,3 millions d'euros, soit 36,9% des investissements. Cet engouement (+10,3%, soit 229 heures supplémentaires) est surtout le fait de M6, de France Télévisions et des chaînes privées de la TNT. Le CNC estime que le «docu» a trouvé sa place en première partie de soirée à travers des écritures nouvelles et des formes narratives sur des sujets de société. D'ailleurs, la majorité du compte de soutien à la création sur Internet est allé, depuis 2007, à des webdocus.

 

L'institution a donc engagé jusqu'à l'été une concertation pour favoriser le renouveau de l'écriture des fictions françaises. Et elle attend beaucoup de la TNT pour diffuser des séries longues, voire quotidiennes. Alors qu'elles totalisent 20% de l'audience et un quart du marché publicitaire, les chaînes privées gratuites de la TNT ne représentent encore que 1% des investissements totaux.

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