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Le président de Prisma Presse, qui a vu son groupe connaître une embellie au premier semestre grâce à une progression de ses ventes, entend poursuivre sa politique de lancements.

Quels ont été les résultats de Prisma Presse au premier semestre 2011 ?

 

Rolf Heinz. Le chiffre d'affaires global du groupe a progressé de 2 % au premier semestre 2011 par rapport au premier semestre 2010, dans un marché qui serait plutôt à -5% (-7% en ventes kiosques et -2% en volume publicitaire). (NDLR : le CA 2010 se montait à 511 millions d'euros).

 

Comment se décompose votre chiffre d'affaires ?

 

R.H. : Nous réalisons 88 % de notre chiffre d'affaires sur la presse, dont le CA se décompose à 2/3 sur la diffusion et 1/3 sur la publicité. Le numérique et les diversifications représentent les 12 % restants. Le chiffre d'affaires du numérique a augmenté de 50 % au premier semestre à isopérimètre par rapport au premier semestre 2010. Les diversifications regroupent les activités de «corporate média», les livres et le licensing... Notre filiale de «corporate média», lancée il y a trois ans réalise d'ailleurs 2 à 3 % du chiffre d'affaires global.

 

A quoi attribuez-vous cette embellie ?

R.H. : Ce qui me rend très heureux, c'est que ces résultats ont été obtenus grâce aux bonnes performances de nos magazines principaux. Nos titres ont progressé en diffusion comme Gala (+17 %), Femme Actuelle (+3,3 %), Voici (+ 4%). Avec une vraie success story, celle de VSD, qui, depuis le printemps, a progressé de 9 % en ventes au numéro, grâce à une nouvelle formule du titre.

 

Vous avez, par ailleurs lancé un certain nombre de nouveaux titres. Quel bilan en tirez-vous ?

 

R.H. : Nous avons lancé depuis la rentrée 2010 dix nouvelles extensions de marques, comme par exemple Géo Savoir, Ça m'Intéresse Histoire (initialement baptisé Mémo), ou encore Gala Gourmand... Au mois d'octobre, nous allons lancer National Geographic Sciences, qui sera d'abord testé en hors-série. De manière générale, nos déclinaisons de titres se vendent entre 50 000 et 150 000 exemplaires par mois, malgré des prix élevés (entre 3,50 et 6,90 euros). Toutes nos marques ont fait ou font l'objet de projets de lancement, que ce soient des magazines, des collections de livres...


Où en êtes-vous du lancement de Néon ?

 

R.H. : Néon ne sera pas un simple magazine, mais une marque média pour une nouvelle génération. Dans ce cas précis, le «time to market» est moins important. Un deuxième numéro zéro de Néon est en cours d'élaboration. Ce ne sera pas un lancement classique, avec une énorme mise en place, une campagne de communication massive et des prix cassés... Nous allons plutôt procéder de la même manière que les marques numériques comme Google ou Facebook, qui sont parties d'un niveau bas, et ont séduit grâce au bouche à oreille. En Allemagne, le titre continue à progresser, alors que le magazine n'était pas un succès de lancement au départ. Nous entendons l'adapter en France pour les Français, avec toutes les différences culturelles que cela comporte. Le lectorat hexagonal attend davantage de prises de position, un ton moins neutre qu'Outre-Rhin.

 

Comptez-vous racheter des titres existants ?

 

R.H. : Nous pourrions nous porter acquéreurs de titres et d'activités numériques, cela dépend des opportunités. La stratégie de Prisma Presse et de notre maison-mère, Gruner + Jahr, est de continuer à investir sur notre cœur de métier, l'éditorial et la commercialisation. Nous avons par ailleurs la possibilité économique d'investir : la croissance de nos résultats opérationnels est de l'ordre de 20 %. Cette année, nous devrions retrouver un résultat au niveau de la période pré-crise, ce qui signifie que nous aurons doublé le résultat opérationnel de 2009.

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