L'affaire d'espionnage informatique ayant précédé le départ de Christine Ockrent de l'Audiovisuel extérieur de France (AEF) en mai, rebondit: Libération affirme vendredi, citant une enquête de police, que l'ordinateur de sa collaboratrice mise en cause a été modifié en interne. Le quotidien affirme aussi qu'Alain de Pouzilhac, PDG de l'AEF (qui chapeaute France 24 et RFI), était au courant depuis décembre dernier «et s'est bien gardé d'en faire état». L'affaire a débuté à l'automne 2010, après une fuite sur la gestion financière de l'AEF dans le Canard enchaîné. Une collaboratrice de Christine Ockrent, Candice Marchal, avait ensuite été accusée d'avoir «aspiré des milliers de données sensibles en piratant les serveurs informatiques» de l'AEF, rappelle le journal.

Licenciée pour faute grave

Mais, selon Libération, l'enquête de la Brigade d'enquêtes sur les fraudes aux technologies de l'information (Befti) «établit que les serveurs informatiques de l'AEF ont été placés dans l'ordinateur de Candice Marchal par le service informatique de l'AEF». Mise à pied en novembre, la jeune femme a été licenciée pour faute grave en décembre. La plainte contre X déposée par l'AEF est toujours en cours d'instruction, rappelle Libération.

Candice Marchal croit à une manipulation: «Je pense que les serveurs de l'AEF ont été copiés sur mon disque dur à dessein, je n'ai été qu'un moyen d'atteindre Christine Ockrent», affirme-t-elle au quotidien.

Alain de Pouzilhac, PDG de l'Audiovisuel extérieur de la France, a réagi dans un communiqué en se disant «scandalisé par l'article de Libération, qui est une grossière manipulation et une gesticulation désespérée de la défense de Candice Marchal». «Nous nous réservons toutes voies de droit quant à ces déclarations», a-t-il ajouté, précisant que «le piratage est avéré et l'implication de Thibault de Robert, ancien prestataire informatique et de Candice Marchal, responsable des coordinations auprès de l'ex-directrice générale déléguée, est prouvée. Ils ont d'ailleurs avoué avoir piraté l'Audiovisuel extérieur de la France.»

Plainte pour escroquerie

Selon la direction de l'AEF, les serveurs se sont retrouvés sur cet ordinateur par inadvertance. «Au moment de l'analyse du disque dur de Mme Marchal, notre prestataire informatique extérieur a eu une intervention maladroite», a expliqué à l'AFP Véronique Katlama, directrice juridique de l'AEF. Ce prestataire «a copié, en partie, des données sur le disque dur de Mme Marchal pour les mettre en parallèle et voir si ces données étaient les mêmes que celles piratées. Mais cela ne remet pas en cause la présence de documents piratés», a-t-elle ajouté.
Après le classement sans suite par le parquet de Nanterre, Me Richard Forget, l'avocat de Candice Marchal, a redéposé une plainte pour escroquerie, mais cette fois avec constitution de partie civile.
 

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