télévision
Le numérique et les réseaux sociaux s’intègrent toujours plus aux programmes. Ils développent l’interactivité avec le téléspectateur, mais restent des éléments périphériques pour la construction de l’audience.

Installé dans votre canapé, vous regardez la dernière série sur votre téléviseur. L'angle de vue ne vous plait pas. Un geste de la main vous permet de faire pivoter la caméra. Vous découvrez enfin l'inconnu caché derrière le héros. Posée sur les genoux, votre tablette numérique indique sur une carte les déplacements des personnages et permet de lire leurs tweets. Fiction aujourd'hui, mais peut-être la réalité du téléspectateur de demain.

 

L'avenir des séries sera interactive, prévient Eurodata TV Worldwide, qui a réalisé un panorama des nouveaux programmes de télévision à l'occasion du Mipcom, qui s'est tenu cette semaine à Cannes. L'intégration des réseaux sociaux, et les nouvelles techniques, comme la manette virtuelle Kinect de Microsoft, ouvrent des horizons infinis pour les scénaristes. "Il n'y a plus de limite pour le développement de nouveaux contenus", estime Alexandre Callay, le directeur de l'institut d'études internationale, filiale de Médiamétrie.

 

La consommation de la télévision du futur se dessine déjà aujourd'hui. C'est en partie grâce la greffe entre programmes et Internet qui se poursuit. En France, en août et septembre, les téléspectateurs de TF1 pouvaient se confronter en direct aux candidats du jeu Money Drop en répondant aux mêmes questions sur leur Smartphone. Aux Etats-Unis, pour maintenir le contact avec ses fans entre deux épisodes, la série fantastique Haven (Syfy) a développé un fil Twitter où s'expriment les héros.

 

Pour lancer un programme, les réseaux sociaux sont incontournables. Ils permettent de construire une communauté capable de porter l'audience dès le début. Sur la chaîne américaine Showtime, un jeu, construit autour de messages secrets à décrypter et d'énigmes à résoudre, est chargé de plonger le (futur) téléspectateur dans l'univers des agentes secrets de la nouvelle série Homeland. En France, Canal+ s'est appuyé sur la réalité virtuelle pour permettre à chacun de pénétrer le monde ténébreux des Borgia, la série diffusée à partir de lundi 10 octobre.

 

Tous les genres sont concernés, même l'info. Sur la chaîne info Al Jazira, les téléspectateurs du talk-show The Stream sont invités à participer en direct aux débats via Skype, Facebook ou Twitter.

 

"Parler de transmédia est abusif", tempère Bertrand Villegas, co-fondateur de The Wit. Lundi 3 octobre, le cabinet d'études a présenté sa sélection de nouveaux programmes au Mipcom. "Toutes ces applications n'interfèrent pas sur le contenu principal, poursuit-il. Elles s'articulent autour". Le programme télé reste l'élément central et unique, et doit toujours fonctionner en totale autonomie: "Internet n'a fait que stimuler les audiences. J'attends toujours l'étude qui chiffrera le retour sur investissement des réseaux sociaux".

 

Et si le téléspectateur ne souhaitait finalement qu'une chose : qu'on le laisse tranquille quand il regarde sa télé...?

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