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Depuis un ordinateur ou un mobile, l’écoute de la radio par Internet gagne du terrain. Mais sur le plan publicitaire, le modèle reste à trouver.

Faute de radio numérique terrestre pour l'instant, c'est via Internet que la radio fait sa révolution numérique. Depuis un ordinateur, un téléphone portable ou une tablette, de plus en plus de Français écoutent la radio en direct par IP, qu'il s'agisse des stations FM traditionnelles ou de l'une des multiples webradios qui ont vu le jour ces derniers mois.
Selon Médiamétrie, 317 665 personnes ont écouté quotidiennement la radio de cette façon entre avril et juin derniers, soit l'équivalent de 0,6% de l'audience cumulée de la radio au plan national. Un nombre d'auditeurs, toutes stations confondues, proche de celui de Radio Classique en Ile-de-France. En un an, le nombre de sessions d'écoute par mois a, lui, progressé de 27% et la durée d'écoute totale de presque 50%, à 14,2 millions d'heures en avril.


«La structure de consommation de la radio 2.0 est radicalement différente de celle de la radio traditionnelle, connue pour être un média du matin. Par Internet, l'audience est plus forte tout au long de la journée avec deux pics, à 11h et 16h», a expliqué Julien Rosanvallon, directeur de Médiamétrie Net Ratings, à l'occasion des premières Rencontres Radio 2.0, qui se sont tenues à Paris le 19 octobre. Quant au profil des auditeurs, la radio 2.0 attire davantage les hommes, les 35-49 ans et les actifs.

 

Un marché naissant

 

Si la consommation progresse, bien qu'elle reste encore marginale, la commercialisation publicitaire des webradios n'en est qu'à ses balbutiements. Premier obstacle, la mesure d'audience qui n'est pas suffisamment régulière pour permettre de vendre au mieux les espaces.
Autre difficulté, l'absence d'homogénéité d'une radio à l'autre dans les formats commercialisés. Principalement diffusés en ouverture de programme, ceux-ci associent généralement du son et de l'image et permettent aux auditeurs d'obtenir plus d'informations en cliquant sur la publicité. «C'est un écrin pour les marques car nous ne diffusons qu'une seule campagne avant l'accès au flux du direct», souligne Tristan Jurgensen, directeur général de RTL Net.
Les montants récoltés sont aujourd'hui faibles. La commercialisation du «live» de RTL, Fun Radio et RTL 2 rapporte par exemple entre 30 000 et 50 000 euros par an. A cela s'ajoutent entre 10 000 et 30 000 euros annuels pour les espaces vendus dans les podcasts. Problème : Apple refuse de communiquer aux éditeurs toute donnée d'écoute. «La radio 2.0 est un marché naissant sur lequel les annonceurs ne vont que ponctuellement», résume Jean-Pierre Cassaing, directeur du pôle radio d'Havas Média.

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