Audiovisuel
S’ils obtiennent le pouvoir, les socialistes réformeront la loi création et Internet. Représentants du PS et de l'UMP ont confronté leurs points de vue sur les médias lors du Fipa, à Biarritz.

Hadopi or not Hadopi? Les jours de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet risquent d'être comptés si le candidat du parti socialiste, François Hollande, est élu à l'Elysée. «La loi création et Internet n'a pas réglé le problème de la rémunération des droits d'auteur et n'a pas rapporté un centime aux sociétés de gestion de droits, ce n'est qu'un outil de répression», a déclaré Aurélie Filippetti, députée PS, en charge de la culture et des médias dans l'équipe Hollande, lors d'un débat organisé le 27 janvier à Biarritz au Fipa (Festival international des programmes audiovisuels).

Si elle fustige la loi Hadopi, dont elle juge les courriels d'avertissement inefficaces, la parlementaire est en revanche beaucoup moins précise sur la réforme envisagée. «Il faudra développer les plates-formes légales, taxer les fournisseurs d'accès à Internet, les constructeurs de téléviseurs, les opérateurs Internet, comme Google, poursuit-elle. Toutefois, pour le consommateur, il n'est pas question d'une licence globale.» Il s'agit plutôt de développer l'offre légale en faisant baisser ses prix et en revoyant la chronologie des médias de façon à proposer des œuvres plus récentes.

Un discours qui manque de clarté aux yeux de nombreux auteurs, scénaristes ou producteurs présents à Biarritz. De son côté, Franck Riester, membre de la Hadopi et député UMP, défend son action: «Non, la loi a tenu ses promesses. Depuis sa mise en place, ce sont 800 000 rappels à l'ordre, un usage des sites de partage [peer-to-peer] en recul de 40%, et Apple indique que la France est le pays où les ventes sur son site marchand ont le plus progressé. Supprimer la Hadopi serait un signal ravageur auprès du public. En revanche, face à son impopularité, un changement de nom est sans doute envisageable.»

 

Débat sur la nomination au sein de France Télévisions

Autre sujet de discorde entre le PS et l'UMP: France Télévisions. Les socialistes proposent une désignation du président par un conseil d'administration élargi, notamment aux représentants du personnel. Aurélie Filippetti prône aussi le maintien de la publicité sur les chaînes publiques avant 20h et la création d'une chaîne pour enfants «peut-être à partir de France 4», a-t-elle précisé à La Tribune. «La suppression de la publicité permet de sécuriser le financement de l'audiovisuel public», rétorque Franck Riester.

PS et UMP se retrouvent néanmoins sur la télévision connectée. Les nouveaux opérateurs, constructeurs de téléviseurs et fournisseurs de programmes (Samsung, LG, Google, Apple, etc.) seront mis à contribution pour le financement des œuvres.

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