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Valérie Trierweiler, ne cesse de professer sa méfiance vis-à-vis des médias. Mais peut-on rester dans l'ombre lorsqu'on est Première Dame et journaliste à Paris Match?

La gloire est-elle le deuil éclatant du bonheur? Valérie Trierweiler semble résolue à ne pas donner raison à la phrase de Madame de Staël. La Première Dame, qui se disait «tout simplement fière d'accompagner le nouveau président de la République et toujours aussi heureuse de partager la vie de François» sur son compte Twitter le 6 mai, demandait aussi à ses «confrères et consœurs» de «respecter [sa] vie». Valérie Trierweiler connaît la musique. Elle est toujours présente dans l'ours de Paris Match, parmi les grands reporters du titre, tout en apparaissant à sa une aux côtés de Carla Bruni, le 17 mai.

Ah, la beauté un rien réfrigérante de Valérie, ses talons aiguilles, sa chevelure crantée, son prêt-à-porter simple et élégant… «Valérie Trieweiler en fait-elle trop ?» se demande déjà L'Express. Les couvertures des news magazines se succèdent et la presse people s'est trouvé une nouvelle égérie: «Le triomphe de l'amour», titre Ici Paris, tandis que Gala enfile déjà ses gants beurre frais à la perspective d'un hypothétique futur mariage. «Nous sommes dans une monarchie républicaine, estime Philippe Labi, éditeur des pôles féminin-people, actualité et luxe de Prisma Media. Anne-Aymone Giscard d'Estaing présentait ses vœux aux côtés de son président de mari, on interrogeait fréquemment Claude Pompidou sur son goût pour l'art contemporain… Le statut de Première Dame a ses charges, auxquelles il est difficile de se soustraire.»

D'autant que Valérie Trierweiler n'est pas née à la presse people en 2012 mais… en août 2007. La une de Closer la montre noyée dans les yeux de François Hollande sur une plage marocaine, face au cliché du visage douloureux de Ségolène Royal. «François l'a quittée pour elle» titre l'hebdomadaire. Le couple grille ainsi la politesse à Carla et Nicolas, qui n'afficheront leur bonheur tout neuf, immortalisé à Disneyland, que quatre mois plus tard. «Cette couverture nous a valu une demande de saisie de François Hollande, un cas unique dans l'histoire du magazine, alors que cette relation était un secret de polichinelle», rappelle Laurence Pieau, directrice de la rédaction de Closer. Depuis, reconnaît la journaliste, «les relations avec Valérie Trierweiler sont devenues plus cool». Même si «la situation n'est pas forcément des plus claires. D'une part, elle doit inventer sa fonction de Première Dame. D'autre part, Ségolène Royal sera toujours dans le paysage.»

Normalité

Impétueuse, volontiers cassante, la reporter de Paris Match n'hésite pas à décrocher son téléphone pour tancer les congénères. «Valérie Trierweiler sous-estime la pression médiatique dont elle va être l'objet: elle s'imagine une fonction à la Danielle Mitterrand alors que Cécilia et Carla ont “peopolisé” le statut de Première Dame», lâche Christophe Carron, rédacteur en chef de Voici. «La question est de savoir comment le couple va s'accrocher à la notion de normalité», s'interroge Laurence Pieau.

Les gens heureux n'ont pas d'histoire. Difficile de donner dans le storytelling. Colombe Pringle, qui avait relancé Point de vue en 2007 en traitant le couple Sarkozy comme un couple royal, ne le cache pas: «La présidence sera moins mouvementée sur le plan affectif, ce qui sera moins nourrissant pour la presse…» On ne va pas, comme le souligne Christophe Carron, «montrer le couple à la supérette toutes les semaines! Trierweiler n'est pas Britney Spears: on n'aura accès qu'aux photos officielles. La frénésie se calmera.»

Sans doute pas l'exercice d'équilibriste. Lors de la passation de pouvoir du 15 mai, la journaliste déclarait ne pas aimer l'appellation de Première Dame. «Si quelqu'un a des idées, je suis preneuse», annonçait-elle au micro de France 2. Méfiante, mais participative…

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