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Depuis le début de l’année, plusieurs programmes s’appuient sur d'anciens candidats de la télé-réalité. C'est qu'ils sont devenus des stars dont la notoriété est capable de porter des émissions.

«Moundir, de son vrai nom Moundir Zoughari, né à Paris le 4 septembre 1973, est une personnalité de la télévision française.» Aujourd'hui, même les candidats de la télé-réalité ont leur biographie sur Wikipédia.

En dix ans, les plus emblématiques se sont fait une place sur le petit écran, comme Moundir, ex-candidat de Koh-Lanta en 2003 (TF1). Sept ans après, en 2010, TMC lui a proposé de chercher sa compagne, dans Moundir, l'aventurier de l'amour, et, l'année suivante, NT1 a pris la suite avec Le mariage de Moundir, émission au titre explicite.

Le recyclage de candidats de la télé-réalité est un phénomène nouveau. Nota (New on the air), la structure de veille internationale de programmes d'Eurodata TV (Médiamétrie) et du cabinet IMCA, le souligne dans son dernier rapport. «Les candidats sont devenus des marques, affirme Amandine Cassi, directrice du pôle études internationales chez Médiamétrie. Ils prolongent l'expérience des jeux auxquels ils participaient

 

Une tendance internationale

Les télévisions du monde surfent sur ces nouvelles stars. Depuis janvier, une demi-douzaine de programmes de ce type ont été mis à l'antenne. Aux Pays-Bas, Barbie's Bruiloft organise le mariage d'un vainqueur d'une émission de télé-réalité et Reality Queens in Search of Nirvana place d'ex-candidates en Inde sur les traces du Nirvana, un concept quelque peu étrange pour certaines d'entre elles.

En France, tout comme Pékin Express (M6), Koh-Lanta (TF1) a réemployé d'anciens participants ou vainqueurs. Une exception, selon le présentateur de l'émission, Denis Brogniart: «Hormis des cas particuliers comme Moundir, nos candidats se fichent de la notoriété. Il n'y a pas de recyclage mais des thématiques, comme avec d'anciens vainqueurs confrontés à des sportifs de haut niveau.»

En revanche, NRJ 12 a fait des anciennes stars de la télé-réalité son fonds de commerce. La chaîne de la TNT cartonne avec Les Anges de la télé-réalité, où d'ex-candidats comme Loana (Loft Story) ou Benoît (Secret Story) coachent de jeunes prétendants. En mars dernier, la chaîne a également innové avec Hollywood Girls. Un genre nouveau, la «scripted reality»: une série où d'anciens candidats mélangent comédies et improvisations.

Le filon repose sur la notoriété des participants. «Les téléspectateurs ont voté pour eux dans leurs anciennes émissions, ils s'affichent dans la presse people, ils sont donc connus et appréciés, explique Stéphane Joffre-Roméas, directeur des programmes de NRJ 12. L'avantage, c'est qu'ils ne jouent pas un personnage. Leurs traits de caractère, très différents selon les personnalités, sont faciles à comprendre. Et ils sont comme cela dans leur vraie vie.»

Lofteurs ou pensionnaires de Secret Story sont ainsi devenus des professionnels de la télé-réalité. «Cela ne fonctionne que si l'émission a connu un grand succès, spécifie Amandine Cassi, de Médiamétrie. Et s'ils portent des valeurs positives et optimistes. Certains portent même totalement le programme.»

Si les ex-candidats voient avec ces émissions l'opportunité de rester dans l'actualité, les chaînes y trouvent surtout un intérêt économique grâce à des émissions qui rapportent beaucoup en audience et dont les coûts de production sont limités, notamment pour les cachets de ces nouvelles «stars».

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