Audiovisuel
Le directeur général de France Télévisions en charge des finances est le candidat du gouvernement pour prendre la présidence de l'Audiovisuel extérieur de la France.

Martin Ajdari est-il en passe de prendre la présidence de l'Audiovisuel extérieur de la France (RFI, France 24 et Monte-Carlo Doualiya) avant même que le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) ne se soit prononcé? A France Télévisions, où cet énarque de quarante-trois ans est directeur général délégué à la gestion et aux finances, sa nomination passe pour acquise: «C'est clairement le candidat souhaité par le gouvernement, il considère que son arrivée n'est plus qu'une formalité», estime un proche de la direction. Il est vrai que Martin Ajdari présente tous les atouts. C'est à la fois un professionnel reconnu de la radio et de la télévision, un ancien conseiller de Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères dont dépend en partie l'AEF, et un proche de Jean-Paul Cluzel, auteur d'un récent rapport sur l'AEF, dont il a été directeur financier à RFI (1999-2000), directeur général délégué à Radio France (2004-2009) et directeur adjoint à l'Opéra de Paris (2009-2010).

L'Elysée, dont le conseiller David Kessler soutiendrait Martin Ajdari pour le poste, a décidé en juillet de soumettre au CSA cette désignation: «Le président de la République s'est engagé à soustraire à l'avenir la nomination des présidents des sociétés de l'audiovisuel public à la compétence du pouvoir exécutif», a-t-il écrit au Conseil. L'instance devait se réunir en séance plénière à la fin août pour fixer les modalités de sa consultation. Outre Martin Ajdari, Marc Tessier, ex-président de France Télévisions, est pressenti. Mais seul Frank Melloul, directeur de la stratégie de l'AEF, s'est déclaré candidat de l'intérieur au nom d'un «esprit de dialogue social et de concertation».

«Une réforme de l'AEF»

S'il est confirmé à la tête de l'AEF, Martin Ajdari devrait reprendre les conclusions de Jean-Paul Cluzel. A savoir une «réforme de l'AEF» qui passe par la création d'une société nationale de programmes installée à Issy-les-Moulineaux (un retour à la Maison de la radio est évalué à 13,5 millions d'euros), un abandon de la fusion des rédactions et le respect de la «spécificité des métiers», tout en prévoyant des «synergies en matière de multimédia». Ce qui laisse sceptique Nina Désesquelle, délégué SNJ de RFI, tant il est difficile d'isoler le site, la radio étant déjà bimédia et étroitement imbriquée dans le Web. «On veut nous faire croire que le nouveau PDG, avec un nouveau projet, peut changer la donne, dit-elle. Les salariés n'y croient pas. La question clé, c'est le budget: on est passé de 130 à 115 millions d'euros. Tant qu'on n'a pas de contrat d'objectifs et de moyens, il n'y a aucune assurance sur la survie de notre média.»

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