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A l’image du New York Times, le quotidien économique adopte un "metered paywall" pour son site Internet. Une première en France.

Un an après l'arrivée de Francis Morel à la tête du groupe Les Echos, le quotidien économique passe à la vitesse supérieure. Nouvelle formule du journal le 14 novembre, lancement d'un cahier week-end, mais surtout refonte du site dès à présent et innovations sur les supports mobiles d'ici la fin de l'année: l'offensive est avant tout numérique.

 

Premier chantier, la mise en place d'un paiement au compteur ("metered paywall") sur le site Lesechos.fr, une première pour un média français. Fini, les articles payants qui cohabitent avec les contenus gratuits.

 

Depuis le 16 octobre, les internautes peuvent lire gratuitement quinze articles par mois, à choisir parmi tous ceux mis en ligne, y compris ceux du quotidien du jour. S'ils s'identifient à l'aide de leur adresse email, cinq articles supplémentaires leur sont offerts. Au-delà, ils doivent ouvrir leur porte-monnaie et souscrire un abonnement numérique (15 euros par mois à l'occasion de la nouvelle formule).

 

«Ce système a l'avantage de ne pas compromettre la croissance de l'audience de notre site», explique Frédéric Filloux, directeur des activités numériques des Echos. En un an, celle-ci a progressé de 35%, à 3 millions de visiteurs uniques par mois au premier semestre, selon Médiamétrie. Pas question, en effet, de sacrifier le nombre de visites sur l'autel du payant.

 

Si la lecture au compteur est déjà utilisée en Suisse par Le Temps, la direction a en tête le succès du New York Times qui, un an et demi après la mise en place de ce système, totalise plus de 500 000 abonnés numériques.

 

«L'objectif est d'accélérer la croissance des abonnements 100% numériques, qui représentent déjà 15% de l'ensemble des abonnements des Echos [11 000 souscripteurs numériques]», estime Francis Morel, qui vise à terme les 40%. Un pari qui n'est pas gagné lorsqu'on se souvient que la précédente direction des Echos espérait totaliser «50 000 abonnés à ses contenus numériques à la fin 2010».

 

Autre objectif, recueillir les coordonnées d'abonnés potentiels et augmenter le nombre de pages vues par visite pour accroître le coût pour mille moyen.


Dans le même temps, le contenu du site a été repensé. Aux articles consacrés à l'actualité économique et boursière, se mêlent désormais des informations pratiques et des services à destination de communautés professionnelles spécifiques, comme les directions financières, les DRH et les entrepreneurs. Baptisée Les Echos Business, cette nouvelle offre se déclinera également tous les jours, sur deux pages, dans la nouvelle version print du quotidien.


Autre nouveauté, une chaîne vidéo et une rubrique lifestyle, alimentée en partie par les rédactions du supplément Série limitée et de Connaissance des arts. «Sur ce nouveau portail, nous voulons couvrir tous les centres d'intérêt de nos lecteurs afin de créer un réflexe Les Echos», souligne Christophe Victor, directeur général délégué du groupe.


Le 14 novembre, ce sera au tour du journal papier de faire l'objet d'une refonte avec une nouvelle maquette, davantage d'articles sur les régions et les PME, une nouvelle rubrique marketing, une page prospective chaque semaine et un nouveau cahier week-end le vendredi sur l'actualité des loisirs.

 

«Nos lecteurs ont besoin d'une information beaucoup plus efficace, plus rapide, presque utilitaire. Nous leur donnons des outils de pilotage», résume Henri Gibier, directeur de la rédaction. Avec 3 millions d'euros investis par an pendant trois ans, le groupe espère renouer avec l'équilibre en 2013, après 13,5 millions de pertes l'an dernier et 6,5 millions cette année. Et que les tablettes seront un allié de taille pour la lecture des Echos.

 

Encadré

 

Le Monde veut renforcer son offre payante

 

Comme Le Figaro et Les Echos, Le Monde travaille à une refonte de son offre payante sur Internet. L'éditeur entend renforcer ses revenus liés à l'abonnement ou au paiement à l'acte en plaçant en zone payante le contenu du journal, ses articles d'analyse, l'accès aux archives, des newsletters et des productions propres comme des «infographies de décrytage». Surtout, un «journal numérique 2» sera lancé, avec une interface intuitive adaptée aux supports numériques et la possibilité d'y ajouter des éléments multimédias.

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