L'Elysée a confirmé la nomination d'Olivier Schrameck, ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin à Matignon, à la présidence du Conseil supérieur de l'audiovisuel.

L'Elysée a confirmé à Stratégies qu'Olivier Schrameck, 61 ans, ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin, sera nommé le 24 janvier à la présidence du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) en remplacement de Michel Boyon, ancien directeur de cabinet de Jean-Pierre Raffarin à Matignon et ex-PDG de Radio France.

 

Ce haut fonctionnaire est un proche de David Kessler, conseiller médias de l'Elysée, qui avait occupé les mêmes fonctions à Matignon lorsque Lionel Jospin était Premier ministre, entre 1997 et 2002. Enarque, conseiller d'Etat, il avait été nommé en juillet dernier membre de la Commission sur la rénovation et la déontologie de la vie publique.

 

Memona Hintermann-Affejee, grand reporter à France 3, a également été nommée membre du CSA par le président du Sénat, Jean-Pierre Bel. Sylvie-Pierre Brossolette, directrice ajointe de la rédaction du Point, a quant à elle été désignée par le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone. Toutes deux remplaceront les conseillers Alain Méar et Rachid Arhab.

 

Rapprochement avec l'Arcep en vue

 

Le choix d'Olivier Schrameck, grand serviteur de l'Etat, ancien ambassadeur de France à Madrid, peut être interprété comme une nomination politique en dépit de la volonté affirmée du candidat François Hollande, avant son élection à la présidentielle, d'affranchir le CSA de la tutelle de l'exécutif. La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a assuré qu'il ne s'agissait «nullement d'une nomination politique». «Vous verrez à l'épreuve des faits, on ne peut pas faire de procès d'intention à M. Schrameck», dont la «compétence est reconnue», a-t-elle souligné, selon l'AFP.

 

Cette nomination s'inscrit aussi dans un projet de rapprochement de l'institution avec l'Arcep, l'Autorité de régulation des télécommunications. Affirmée par la ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti, cette volonté passe par une loi sur la communication qui devrait être votée à l'été.

 

La nomination d'un proche, qui plus est haut fonctionnaire, permet au gouvernement et à l'Elysée d'avoir les mains libres s'il est finalement décidé de nommer un président commun aux deux institutions. En clair, Olivier Schrameck pourra, si on le lui demande, se retirer sans faire de vagues... ou prendre une responsabilité supplémentaire. 

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