Sitôt nommé en 2010, Rémy Pflimlin, le président de France Télévisions, s'était empressé de décentraliser la direction de l'entreprise en nommant des directeurs de chaînes. Il s'agissait alors d'en finir avec le guichet unique, qui créait beaucoup de mécontentement chez les producteurs en raison des retards accumulés dans la prise de décision, toute commande devant avoir le feu vert de Patrice Duhamel, le numéro deux du groupe.
En mettant Bruno Patino à la tête de l'ensemble des programmes de France Télévisions, Rémy Pflimlin tourne le dos à cette gestion décentralisée pour répondre aux attentes de son ministre de tutelle, Aurélie Filippetti, soucieuse de voir s'installer une véritable politique de programmes à l'échelle du groupe. Rémy Pflimlin négocie, on le sait, jusqu'à la fin février son nouveau contrat d'objectifs et de moyens (COM), et il lui faut fournir des réponses sur la place de la «scripted reality» (réalité scénarisée), la fusion des rédactions nationales ou la pertinence d'une chaîne pour enfants.
La fin des directions de chaînes
Une réorganisation, impliquant la fin des directions de chaîne, met donc fin aux fonctions de François Guilbeau pour France 3, Jean Réveillon à France 2, Claude Esclatine chez RFO, Emmanuelle Guilbart pour France 4 et Bruno Patino lui-même à France 5. Avec la fin de la fonction de directrice déléguée aux programmes, qu'occupait Emmanuelle Guilbart, Bruno Patino devient le grand manitou des contenus de France Télévisions, après un parcours qui l'a conduit du Monde à Radio France. Nommé "directeur général délégué aux programmes, aux antennes et aux développements numériques", il aura sans doute à cœur de donner aux programmes une nouvelle impulsion transmédia. A ses côtés, Martin Ajdari, directeur financier, devient secrétaire général tandis que Thierry Thuillier prend la direction l'information du groupe, Patrice Papet restant directeur des ressources humaines.
