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Trois mois après son arrivée comme directeur, Etienne Mougeotte veut améliorer la diffusion, consolider l’audience et développer les recettes publicitaires de la station.

De TF1 à Radio Classique, c'est le grand écart, non?


Etienne Mougeotte. J'ai eu un sas avec Le Figaro. Même quand j'étais à TF1, j'adorais la musique classique. Sociologiquement, c'est vrai que je suis plus proche des auditeurs de Radio Classique que des téléspectateurs de The Voice. Dans tous les cas, l'idée est la même: il faut faire un média pour ceux à qui il est destiné et ne pas imposer ses goûts. 

 

Quels sont vos projets pour Radio Classique, dont l'audience, autour de 2,1%, est quasi stable depuis deux ans?

 

E.M. J'ai une règle quand j'arrive quelque part: tout ce qui va bien, je ne le change pas. Radio Classique est un bateau qui se porte bien, il ne s'agit pas de lui donner de la gîte. Pendant deux ans, l'audience a très fortement progressé; il faut maintenant la consolider. Pour cela, nous devons beaucoup travailler sur la diffusion, en étant candidat autant que possible en FM et en développant le numérique. Nous allons également renforcer la politique d'événements et de délocalisations. Nos auditeurs sont sensibles à ce que nous ne soyons pas uniquement parisien. Enfin, nous voulons poursuivre ce que j'appelle la pédagogie du plaisir, incarnée par des gens comme Eve Ruggieri, Christian Morin, Alain Duault et Olivier Bellamy.


Et sur le plan publicitaire?


E.M. Nous voulons développer les recettes. Notre marge de manœuvre est grande, que ce soit sur les écrans, le parrainage ou les opérations spéciales. C'est pourquoi, nous avons créé la régie Media VB, animée par Vincent Buffin (ex-Nextradio TV). Nous sommes de moins en moins dans le prêt-à-porter et de plus en plus dans le sur-mesure. La régie des Echos conserve la publicité musicale et financière.


Voulez-vous rajeunir votre audience, dont l'âge moyen est de 62 ans?

 

E.M. Rajeunir la station n'est pas une obsession. Nous voulons avant tout conserver le niveau socioculturel de notre audience.


Quel regard portez-vous sur TF1, presque six ans après votre départ?


E.M. La chaîne a traversé des moments difficiles à la suite de l'arrivée de la TNT, qui a complètement changé le paysage audiovisuel. Depuis deux ans, TF1 connait un vrai regain de vitalité et semble avoir pris le bon virage. C'est bien la preuve que ce n'est pas lié à l'âge du capitaine ! [Agé de près de 64 ans, Nonce Paolini vient d'obtenir le prolongement au-delà de 65 ans de la limite d'âge du président du conseil d'administration de TF1.]


Vous avez 73 ans. Avez-vous fixé un âge limite à votre carrière?


E.M. Je suis bien trop âgé pour prendre ma retraite. Et puis, j'ai un énorme problème : j'adore ce que je fais.

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