Medias

Les acteurs du Net ne devraient pas avoir à se plaindre d'Olivier Schrameck. Prenant exemple sur l'Autorité de régulation de la publicité, le président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) souhaite arriver à une «autorégulation concertée» avec les géants du Web. «Il est important que le CSA puisse être en situation d'être un interlocuteur légitime - pas contraignant - avec les acteurs de l'Internet», a-t-il déclaré le 28 mai, devant l'Association des journalistes médias.

Difficile en effet de passer outre les réticences de ces champions de l'extra-territorialité vis-à-vis d'une institution à laquelles ils ne doivent rien, contrairement aux acteurs de l'audiovisuel qui en sont tributaires pour leurs fréquences. Google, par exemple, est-il vraiment intéressé par l'idée du rapport Lescure d'accorder une sorte de label public qui implique le respect de règles communes en échange d'aides du CNC et d'avantages de distribution ? Et veut-il réellement participer au financement de la création française ? Appelé à diriger un super-CSA élargi aux «pratiques culturelles en ligne», Olivier Schrameck, qui a engagé un dialoque «extrêmement fructueux» avec le président de Google France et juge que les chaînes de You Tube se rapprochent de la création, refuse d'en dire plus. Sa ligne de conduite : «Rien ne doit être figé, corseté au delà du raisonnable». En clair, pas question d'appliquer la loi de 1986 pour les acteurs du Web. Le rôle de son instance doit être dans «l'accompagnement, le conseil et, j'espère, la bienveillance». Le gendarme a perdu son bâton. 

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